Les professionnels du cycle de l’eau sont réunis à Bulle

Réintroduire un cycle plus naturel de l’eau au coeur des territoires urbanisés. Tel est l’objectif d’une ville éponge (sponge city, en anglais). Ce concept fait partie des réponses possibles aux enjeux environnementaux et sociétaux rencontrés en raison des changements climatiques actuels. Les organisateurs de la 12e édition d’aqua pro ont fait leur thème central, avec un stand dédié à la problématique. Plateforme de rencontres B2B de référence en Suisse pour les secteurs dédiés au cycle global de l’eau, aqua pro réunira 120 exposants sur une surface de 5500 m². Quelque 4000 visiteurs professionnels sont attendus à Espace Gruyère, à Bulle.
Dans les zones urbanisées, l’imperméabilisation de plus en plus poussée des surfaces (goudron, béton, etc.) empêche l’eau de s’infiltrer naturellement dans les sols. Conséquence : le système de gestion des eaux est rapidement débordé lorsque les précipitations s’intensifient, ce qui arrive de plus en plus souvent avec les modifications actuelles du climat. Dans une ville éponge, l’absorption et la captation de l’eau de pluie permettent de réduire, voire d’éviter des inondations tout en améliorant l’environnement écologique et la biodiversité. L’eau de pluie récoltée peut être utilisée pour l’irrigation tout comme pour un usage domestique. Lors de fortes chaleurs, l’application de ce concept peut atténuer la pénurie des ressources en eau ainsi que l’effet d’îlots de chaleur urbains.
Ce modèle de construction urbaine provient des régions asiatiques où les saisons des pluies entraînent régulièrement des inondations. De nombreuses villes allemandes comme Berlin, Hambourg ou Leipzig s’en sont inspirées pour assainir et réaménager leur tissu urbain. En Suisse, Genève, Berne, Zurich, Sion ou encore Fribourg innovent déjà pour mieux maîtriser les effets du changement climatique. Le quartier de Bluefactory, au centre-ville de Fribourg, se développe sur ce modèle. Son fonctionnement sera détaillé sur le stand dédié à la ville éponge durant cette édition d’aqua pro (spongecity.ch).

Des cycles de conférences spécialisées

Quatre séminaires, organisés par des associations faîtières, réuniront experts, professionnels et décideurs pour traiter et débattre des solutions actuelles et avant-gardistes. Les Distributeurs d’eau romands (DER) aborderont différents sujets en lien avec le changement climatique, notamment l’évolution du régime des précipitations et la cohabitation entre les réseaux d’eau et les arbres (mercredi 7 février). Le Groupement romand des exploitants de stations d’épuration (GRESE) s’intéressera, lui, au traitement des micropolluants (jeudi 8 février). InfraWatt (Association pour l’utilisation rationnelle de l’énergie des eaux usées, de la chaleur à distance et de l’eau potable) proposera, quant à elle, un atelier participatif sur le thème de l’énergie grise due à la construction des bassins dans les STEP. Objectif de la démarche : permettre un échange d’expérience concret entre acteurs de la branche afin d’intégrer cette thématique dans les projets futurs.

La VSA (Association suisse des professionnels de la protection des eaux) et l’Association pour l’eau, le gaz et la chaleur (SVGW) se pencheront sur le potentiel énergétique des réseaux d’eaux potables et usées (vendredi 9 février). Pour assister à ces quatre séminaires, les inscriptions sont indispensables (www.aqua-pro.ch).