18 Dezember 2019 |
La Revue POLYTECHNIQUE
Atomes (12/2019)

Presque tout l’hélium présent sur Terre se trouve dans des composés d’uranium et de thorium, notamment la pechblende et la monazite. On estime à 3000 t l’hélium ainsi produit chaque année dans la lithosphère. On en trouve également des traces dans l’eau de mer, les gaz volcaniques et le gaz naturel. Son point d’ébullition est de -268,93 °C (4,22 K). Contrairement aux autres éléments, l’hélium reste liquide jusqu’au zéro absolu, à des pressions inférieures à 25 atm. En dessous du point lambda, à 2,1768 K, l’hélium 4 présente des caractéristiques de superfluidité.
Composé de deux proton, deux neutrons et deux électrons, l’hélium possède huit isotopes, dont seuls deux sont stables : 4He et 3He. L’hélium 2, qui ne possède aucun neutron, se désintègre en 3 x 10-27 s ! Les particules α émises par des noyaux radioactifs sont constituées d’hélium ionisé 4He2+. L’hélium peut former des composés instables avec le tungstène, l’iode, le fluor, le soufre et le phosphore en phase plasma, par décharge. HeNe, HgHe10, WHe2et les ions moléculaires He2+, He2++, HeH+ et HeD+ ont été créés de cette manière. Les rares composés stables de l’hélium sont des complexes de fullerènes, comme HeC60, ou Na2He. De telles molécules pourraient également se trouver dans les planètes géantes sous de très hautes pression, notamment Jupiter et Saturne.
L’hélium sert à de nombreux usages exigeant certaines de ses propriétés, comme son point d’ébullition bas, sa faible densité ou son caractère inerte. Utilisé comme fluide de transfert de chaleur dans certains réacteurs nucléaires, il sert également d’atmosphère protectrice lors de la croissance du silicium monocristallin dans la fabrication de circuits intégrés et de fibres optiques, en chromatographie en phase gazeuse comme gaz porteur, ainsi que dans les souffleries supersoniquesou pour les installations d’étude de phénomènes transitoires. L’hélium liquide est utilisé pour refroidir les aimants supraconducteurs des appareils à IRM, ainsi que de ceux du LHC au CERN. En raison de sa faible solubilité dans l’organisme, on l’emploie pour la plongée profonde, afin de réduire les effets de la narcose à l’azote. Comme il est plus léger que l’air et incombustible, il sert à gonfler les dirigeables et les ballons.