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28 Oktober 2013 | La Revue POLYTECHNIQUE 06/2013 | Umwelt

Du Léman au Baïkal, une aventure scientifique entre la Suisse et la Russie

Le projet Léman-Baïkal déploie ses ULM en Suisse et en Russie. Ce sont ainsi le plus grand lac alpin et le lac le plus profond du monde qui feront l’objet de nouvelles méthodes d’analyse depuis les airs.
Des scientifiques suisses et russes réunissent leur savoir-faire pour une meilleure compréhension des milieux lacustres. A bords d’ULM truffés de technologies, ils comptent tester de nouvelles méthodes d’analyse au-dessus du lac Léman et du lac Baïkal. Grâce au soutien de l’entreprise Ferring Pharmaceuticals et du Consulat honoraire de Russie à Lausanne, et avec le concours de l’Académie russe des sciences, les chercheurs sillonneront depuis les airs la surface des deux lacs. La campagne vient de commencer sur le Léman.
Les principaux instigateurs du projet Léman-Baïkal ont dévoilé les grandes lignes de cette collaboration internationale lors d’une conférence de presse. Le 25 mai, des ULM partiront vers la Russie pour un voyage de plus de 7500 km. Pendant le trajet, les chercheurs de l’EPFL utiliseront la technologie embarquée pour une étude de la biodiversité. Des scientifiques français du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives) se joindront au périple, dans le but de mieux comprendre les conséquences atmosphériques des feux de forêt boréale. Le 24 juin commencera la campagne sur le Baïkal.
 
Des scientifiques vont survoler en ULM les lacs Léman et Baïkal pour tester de nouvelles méthodes d’analyse.
 

Le Léman et le lac Baïkal: des similitudes et des différences
Le Léman et le lac Baïkal ont de nombreux points communs. Ces deux lacs glaciaires sont suffisamment importants pour donner lieu à des phénomènes physiques complexes de circulation des eaux. Par ailleurs, ils subissent de plein fouet l’activité humaine. Ils sont également assez différents pour qu’une comparaison s’impose. En effet, si le Léman fait figure de géant dans les Alpes, le Baïkal impose un radical changement d’échelle: plus grande réserve d’eau douce du monde, il s’étend sur plus de 600 km, pour une profondeur maximale de près de 1600 m! En testant leurs procédés de travail sur les deux plans d’eau, les chercheurs disposent des meilleures conditions pour mettre au point de nouvelles méthodes d’analyse, applicables à de nombreux milieux lacustres.
 

Préparation au vol de l’ULM par le pilote François Bernard et le scientifique Yosef Akhtman du Laboratoire de topométrie de l’EPFL.
 

Des équipements scientifiques de pointe
L’un des ULM est équipé d’une caméra hyperspectrale, capable de diviser le spectre lumineux en plus de 250 parties. De la sorte, il devient possible de voir avec précision comment algues et sédiments en suspension se distribuent et circulent dans les couches affluant la surface. Les données issues des aéronefs seront combinées à celles des satellites, ainsi qu’à des relevés effectués sur un catamaran. Des dispositifs lasers, appelés «Lidar», apporteront des informations précieuses sur les courants aériens proches de la surface.
Les deltas fluviaux sont un autre objet de préoccupation. Souvent vecteurs de pollution, à cause de l’activité humaine en amont, les affluents induisent des courants complexes – ce que l’on appelle le «panache». En dévoilant les dynamiques de ce phénomène, les chercheurs comptent notamment mieux comprendre comment se distribuent les polluants. Lors de la première saison d’exploration en Russie, les scientifiques se pencheront plus particulièrement sur le panache de la rivière Selenga, au delta incomparablement plus grand que celui du Rhône.
 

Monitoring des équipements scientifiques par Yosef Akhtman du Laboratoire de topométrie de l’EPFL.
 

Une plate-forme d’échange scientifique entre la Suisse et la Russie
En 2011, la campagne elemo avait été l’occasion, pour les chercheurs suisses, de profiter de la technologie et du savoir-faire russe. Les submersibles MIR avaient permis d’effectuer une campagne d’exploration sans précédent dans les eaux du Léman.
Cette fois-ci, la Suisse apportera une pierre décisive à l’édifice, grâce aux méthodes d’analyse développées à l’EPFL, d’enthousiasme Ulrich Lemmin, responsable scientifique du projet Léman-Baïkal. «L’un de nos objectifs est de transférer à nos confrères russes notre savoir-faire, tout particulièrement dans le domaine de l’imagerie hyperspectrale.»
Autre aspect du projet Léman-Baïkal, la mise sur pied d’une véritable plate-forme d’échange. La Suisse et la Russie dépêcheront chacun cinq chercheurs qui séjourneront dans le pays partenaire. Les scientifiques organiseront des ateliers afin de partager leurs résultats, dans le but notamment de réaliser des publications communes.
Le soutien réitéré de l’entreprise Ferring Pharmaceuticals rend possible cette aventure. «En 2011, avec la campagne elemo, nous avons montré notre engagement pour le bassin lémanique et la protection de son environnement», explique Michel Pettigrew, président du comité de direction de Ferring Phamaceuticals. «Nous sommes fiers de renouveler notre soutien à ce projet, qui correspond parfaitement aux valeurs fondamentales de Ferring, axées autour de l’Humain, de la recherche et du partage des connaissances.»
 
Patrick Gorman, Ferring Corporate Communication Patrick.Gorman@ferring.com
Tél. 058 301 00 53
 
Mikhail Krasnosperov, chef de projet au Consulat honoraire de Russie à Lausanne
michael.krasnoperov@vd-consulatrusse.ch
 
Lionel Pousaz,
Service de Presse EPFL
lionel.pousaz@epfl.ch
Tél.: 079 558 71 61