Édito (2/2016)

La vallée de la mort

Entre l’innovation et le produit commercial, la vallée de la mort veille. C’est bien et beau d’avoir des idées, des démonstrations de faisabilité, etc. Mais pour porter le projet à maturité et finalement utiliser un produit mature, de l’aide est souvent nécessaire.

Créée en 1943, la commission pour l’encouragement de la recherche scientifique (CERS) est devenue dans les années 1990 l’instrument idéal pour aider à franchir cette vallée de la mort. En 1996 elle devient la Commission pour la technologie et l’innovation (CTI) et sera nommée prochainement «Innosuisse». La structure est légère, souple, dynamique. Elle adapte sa structure, son statut et ses moyens à la réalité du moment. Ainsi, avec la situation de franc fort actuel: l’effort, normalement équilibré entre Confédération et industries, est actuellement mieux soutenu par la Confédération.

Franchir cette vallée de la mort demande une main d’œuvre de terrain spécialisée dans le rôle de passeur d’innovation. Comprendre l’innovation scientifique, technique et la traduire en objets ou services utiles, voilà le terrain qui a été dédié aux Hautes Ecoles Spécialisées (HES). Ici aussi, l’adaptation a été choisie et les divers technicums ont été fédérés, unifiés, pour devenir des HES.

Ici aussi, la structure est adaptative et dynamique. Si les métiers de base restent, les spécialisations fleurissent ou meurent selon l’évolution des besoins du marché. Deux niveaux de formation - bachelor et master - se partagent l’offre de formation, les deux sont professionnalisants et le master est vraiment que pour ceux qui désirent et peuvent poursuivre leur formation. Autour de cet axe sont venues les formations spécialisées selon des axes métiers, ce sont les cours avancés, diplômes avancés, master spécialisés (CAS, DAS, MAS).

Les innovations imposent naturellement de revoir les formations, des cfc aux doctorats universitaires, des domaines nouveaux naissent et des métiers apparaissent ou se transforment. Ces changements sont devenu partie d’un processus permanents et global. Et avec cette attitude pragmatique et dynamique, il n’y a plus de vallée de la mort!

 

Dr Eric Rosset

Professeur HES-SO Genève

Membre du comité central SGO-SST