24 Januar 2014 |
Sécurité Environnement |
Unkategorisiert
Éditorial (1/2014)
Le climat est-il encore d’actualité?
Chaque année, les conférences mondiales sur le climat se succèdent et se ressemblent. Des réunions sans véritable avancée où les décideurs font une politique de lobbying, mais rien de responsable pour le sort de notre planète. Une dernière conférence de ce genre, organisée par l’ONU, s’est déroulée au mois de novembre 2013 à Varsovie. Celle-ci, qui a rassemblé plus de 9000 délégués issus de 195 pays, a eu comme objectif d’ouvrir la voie à la signature en 2015 d’un accord réduisant les gaz à effet de serre, censé entrer en vigueur en 2020. Pourtant, lors de cette convention, quelque 800 délégués représentant des ONG écologistes, dont Greenpeace et le Fonds mondial pour la nature (WWF) se sont retirés pour protester contre le manque, selon eux, de progrès vers un accord général réduisant les émissions de gaz à effet de serre (Ges). C’est la première fois que des ONG quittent de manière aussi coordonnée les négociations. Pour certains, c’est un comportement courageux, reflétant le fossé toujours plus profond qui se creuse entre les décideurs politiques, économiques et la population.
Les discussions ont buté sur plusieurs dossiers, notamment sur la responsabilité des pays du Nord qui devront indemniser les nations du Sud pour les effets des changements climatiques. Les pays riches, bien qu’étant historiquement responsables des conséquences de la situation actuelle, se refusent à entreprendre des actes en réparation du mal déjà commis. De plus, certains de ces protagonistes ont décidé de faire marche arrière. Par exemple, le gouvernement japonais a annoncé qu’il voulait transformer son objectif de réduction de ses émissions de -25 % de Ges en un «objectif» de +3,1 %. L’Australie a annoncé qu’elle voulait affaiblir sa politique climatique. Même le Canada est revenu sur ses engagements. Et l’Union européenne n’a rien proposé d’ambitieux, alors qu’elle s’est toujours targuée d’être le moteur des négociations. Nous assistons à un désengagement progressif des pays pourtant historiquement engagés dans le protocole de Kyoto.
Le manque d’ambition et, pire, le désintérêt ont marqué cette conférence. Aveuglés par nos intérêts financiers et le modèle de nos sociétés industrialisées et destructrices de l’environnement, nous sommes incapables de prendre des décisions responsables. Pourtant, nos gouvernements sont en train de sceller le destin de l’humanité et surtout la survie de l’espèce humaine. Les catastrophes climatiques actuelles et les morts ne doivent pas être encore assez nombreux pour susciter l’émoi.

Par James Dettwiler