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25 Oktober 2016 | La Revue POLYTECHNIQUE

Éditorial (10/2016)

Quelles professions pour le futur?
Une constatation préliminaire: plus de la moitié des enfants commençant actuellement leur scolarité exerceront à l’âge adulte une activité professionnelle qui n’existe pas encore. L’évolution technique n’est plus linéaire comme c’était le cas pendant les siècles passés. Elle s’accélère toujours plus. Cette évolution va de pair avec la création d’activités d’un genre nouveau, d’où la disparition de certaines professions en même temps que l’apparition de spécialisations en liaison avec cette évolution. Par analogie, cette constatation s’applique aussi aux entreprises industrielles. Elle concerne également les hautes écoles techniques et les instances politiques.
Les entreprises sont confrontées à un choix: évoluer ou régresser. À part quelques petites sociétés à caractère purement artisanal, elles devront faire preuve de souplesse et de discernement pour absorber, voire même anticiper les évolutions et tendances de la technique, afin de pouvoir à temps s’adapter à de nouveaux paradigmes. Cette mutation ne peut s’envisager que si des filières de reconversion sont prévues, tant pour les entreprises que pour leurs employés, et notamment pour ces derniers, par le biais de solutions de post-formation en emploi. Les programmes d’enseignement des hautes écoles techniques devront constamment être refondus et les activités de recherche et développement de ces dernières renforcées, avec un effectif accru de collaborateurs scientifiques.
Les interactions entre les instituts techniques et le tissu économique doivent impérativement être encouragées. Les enseignants des hautes écoles techniques seront périodiquement appelés à se familiariser avec les réalisations pratiques issues de la recherche appliquée, pour adapter leurs programmes d’enseignement. Il ne leur suffira plus de suivre un séminaire par ci ou une conférence par là: leurs périodes d’enseignement devraient être alternées avec des stages en entreprise pour améliorer leur approche pratique, quitte à prévoir des tournus pour l’enseignement. Et a contrario, les chercheurs actifs dans l’industrie pourraient bénéficier de stages de perfectionnement dans les instituts des hautes écoles, pour affiner leur approche scientifique. La post-formation joue également un rôle important: les cadres et collaborateurs seront appelés à changer plusieurs fois de mode d’activité durant leur période professionnelle active.
Les organisations patronales et syndicales, de même que les instances politiques de tous niveaux, devront être informées en continu, ce qui présuppose un effort de vulgarisation, afin qu’elles puissent prendre des mesures en connaissance de cause. Dans toute cette optique, l’information joue un rôle central et la presse spécialisée, qu’elle soit technique, économique ou scientifique, est appelée à assumer pleinement son statut de forum d’échanges d’expériences.
 
par Edouard Huguelet