Éditorial (3/2019)

La Revue Polytechniquea un nouvel éditeur

Pendant plus d’un siècle, seuls quatre éditeurs ont promu, développé, diffusé et contribué au haut niveau technique, scientifique et rédactionnel de La Revue Polytechnique. Il y a exactement cinquante ans, sa couverture accueillait une œuvre d’Hans Erni. Aujourd’hui, on connaît ce périodique autant par ce symbole, que par son titre. «Cette couverture parle à la fois de choses abstraites et de choses concrètes. Elle réunit l’homme et la machine», déclarait Marcel Meichtry, éditeur de la revue depuis 1960.

L’évolution des médias, des technologies et de toute la société s’accélère. Il faut sans cesse s’adapter, se former et se remettre en question. Grâce à des outils de plus en plus performants, à des aides informatiques ou matérielles, à des moyens de communication en évolution permanente, tout devrait être plus facile. Alors, la presse écrite va-t-elle survivre à ces mutations ? La question est sur toutes les lèvres.

Mais il ne convient pas d’être pessimiste. En effet, les cinémas ont-ils disparu avec l’émergence de la télévision et l’arrivée du streaming en ligne ? Ne trouve-t-on plus de bons restaurants depuis qu’existent les fast-foods ? Les journaux gratuits suffisent-ils pour diffuser la culture scientifique ? Une partie de la jeunesse, accro à l’Internet, aux smartphones et aux réseaux sociaux, a-t-elle raison de tourner le dos aux abonnements «traditionnels» ? Qu’en pensez-vous ?

Non, nous ne signerons pas l’arrêt de mort des revues spécialisées. Elles sont disponibles sur les présentoirs des entreprises, dans les salles d’attente, les bibliothèques, les universités et hautes écoles, ou encore sur les stands des expositions. Les revues techniques et scientifiques sont un support d’information qui n’est pas aussi volatil que l’Internet et qui, surtout, est moins réceptif au fléau des fake news.

Fournir une information technique et scientifique diversifiée, une ouverture sur les nouvelles technologies, sur la vie de nos entreprises régionales et suprarégionales, des échos sur les avancées de la recherche au niveau mondial, tels sont les défis que La Revue Polytechnique veut continuer à relever.

C’est pour toutes ces raisons, suite à la décision de Marcel Meichtry de prendre une retraite bien méritée – après 58 ans au service de la science et de la technique –, que j’ai souhaité reprendre la maison d’édition de La Revue Polytechnique et lui donner toutes les chances de poursuivre sa mission de diffusion d’information, ainsi que sa visibilité.

 

par Cedric Favre