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25 Oktober 2012 | Sécurité Environnement | Unkategorisiert

Éditorial (6/2012)

Les ressources de la Terre pour l’année 2012 sont épuisées
Selon l’ONG américaine Global Footprint Network (GFN), qui calcule chaque année le jour où la consommation mondiale de ressources naturelles dépasse ce que peut théoriquement fournir notre planète en un an, l’Humanité puise dans les réserves depuis le 22 août 2012. Ce jour-là, nous avons commencé à vivre à crédit, c’est-à-dire que nous avons dilapidé les ressources plus vite qu’elles ne peuvent se régénérer. Cette surconsommation épuise notre planète et cause des dommages irréversibles. Une seule Terre ne suffit plus pour subvenir à nos besoins et absorber nos déchets.
Actuellement, nos besoins dépassent de 50 % les ressources disponibles, lesquelles ont quasiment diminué ces 70 dernières années. Un Américain engloutit environ 40 tonnes de ressources naturelles par an contre 15 tonnes pour un Européen et quatre fois moins pour un Indien, par exemple. D’après le GFN, une planète et demie nous permettrait de tenir toute l’année et nous aurons besoin de deux planètes de ressources naturelles d’ici moins de trente ans. Si l’Humanité continue sur sa lancée, elle consommera en 2050 trois fois plus de matière première qu’aujourd’hui. Les quelque 9 milliards d’être humains consommeront 140 milliards de tonnes de minerais, d’hydrocarbures et de biomasse. Toujours d’après le GFN, même si les principaux pays industrialisés parvenaient à diviser par deux leur consommation d’ici 2050, c’est-à-dire à la porter à huit tonnes environ par habitant, et que les pays en voie de développement suivraient ce même rythme, le total s’élèverait à 70 milliards de tonnes, soit 40 % de plus qu’aujourd’hui. Cette évaluation s’accompagnerait d’un doublement des émissions de gaz à effet de serre, ce qui est incompatible avec les objectifs de la communauté internationale en matière de lutte contre le réchauffement climatique.
Actuellement, à l’échelle de l’Humanité, les inégalités et les différences se creusent encore d’avantage. Sur une planète limitée, la surconsommation des uns se fait forcément au détriment des autres. De plus, il y a une grande injustice, car souvent les plus pauvres vivent dans des pays riches en ressources naturelles, qui sont souvent accaparées par des multinationales pour approvisionner les pays riches et industrialisés. Ni l’austérité, ni la croissance n’éviteront la faillite de notre système, le défaut de régénération de la Terre sera le principal facteur limitant de notre économie. Pourtant, nous continuons sans remord à consommer les parts d’autres êtres humains et celles des générations à venir.
 
Par James Dettwiler