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25 April 2019 | La Revue POLYTECHNIQUE 04/2019 | Informatique & Télécommunications

Informatique & Télécommunications (4/2019)

La 5G arrive en Suisse
La numérisation de la Suisse vient de franchir une étape majeure. En effet, pour un total de 380 millions de francs, Swisscom, Sunrise et Salt ont reçu des licences pour déployer leurs futurs réseaux de téléphonie mobile 5G. Swisscom a dépensé 195,5 millions de francs, Salt 94,5 millions et Sunrise 89 millions, après 29 tours d’enchères qui ont eu lieu, dans le plus grand secret, du 29 janvier au 7 février derniers. Ce seront à priori le suédois Ericsson pour Swisscom, le finlandais Nokia pour Salt qui construiront les réseaux, alors que Sunrise continuera à travailler avec le chinois Huawei, bien que ce dernier soit soupçonné d’espionnage – aussi des parlementaires souhaitent-ils en savoir davantage.
Les trois opérateurs ont effectué des tests ces derniers mois, sur plusieurs sites en Suisse. Si ses concurrents n’ont pas communiqué de calendrier, Swisscom a publié les plans les plus précis: il veut déployer la 5G ponctuellement dans 60 localités avant la fin de l’année. Sunrise, quant à lui, a annoncé que ce réseau de téléphonie mobile sera activé dès mars dans 150 villes et localités, en précisant que les premières applications concrètes de la 5G seront appelées, dans certains cas, à remplacer la ligne fixe chez des particuliers. Il y a lieu de relever que la Commission fédérale de la communication (ComCom) exige des opérateurs qu’ils desservent en 5G, d’ici à 2024, 50 % de la population avec des fréquences inférieures à 1 GHz.
 
Des débits beaucoup plus rapides
La 5G offrira des débits dix à vingt fois plus rapides que la 4G actuelle, diminuera le temps de latence et permettra de démultiplier le nombre d’appareils connectés. Le temps de réaction va passer, selon les opérateurs, de 25-35 millisecondes aujourd’hui, à quelques millisecondes. Cela permettra, par exemple, de faire communiquer entre elles des voitures autonomes ou des drones, d’accéder beaucoup plus rapidement à Internet, de faire dialoguer des machines en temps réel et de diminuer la consommation d’énergie. Il y aura aussi des «clouds» décentralisés, les nouveaux réseaux mobiles étant si puissants qu’ils pourront être reliés par les airs et plus uniquement par fibre optique. On peut aussi imaginer que des particuliers renonceront à un accès à l’Internet fixe pour se contenter de la 5G.
 
Des valeurs limites à respecter
Toutefois, il ne sera pas simple de déployer de nouveaux émetteurs, les valeurs limites fixées par l’ordonnance sur le rayonnement non ionisant (ORNI) – qui sont dix fois plus strictes que celles de l’Union européenne – étant déjà atteintes dans certaines villes. Un déploiement rapide et de grande ampleur de la 5G sur les antennes mobiles existantes est donc pratiquement impossible à l’heure actuelle, en particulier dans les zones de concentration urbaine.