La maltraitance des enfants dits sorciers à Abidjan

Cette étude vise à appréhender les causes de la tendance à l’agressivité vis-à-vis des enfants dits sorciers et les manifestations de mauvais traitements réservés ou affligés à ces enfants. Elle s’est déroulée dans le District d’Abidjan qui a été subdivisé en quatre strates. Dans chacune des strates, un district de recensement et des îlots ont été choisis de façon aléatoire. A la suite de ce sondage aléatoire stratifié à deux degrés, une enquête qualitative (sous la forme d’une pré-enquête), une enquête pilote et une enquête socio-économique ont été réalisées. Au total 300 personnes dont 106 enfants (54 % d’enfants dits sorciers) ont été interviewées. Leur profil a été appréhendé à partir de la méthode d’Analyse des Correspondances Multiples ou ACM à l’aide du logiciel STATA; parallèlement au logiciel Sphinx 4 qui a servi à produire les tableaux contenant les données de l’analyse descriptive.
L’étude a abouti aux conclusions selon lesquelles, les enfants dits sorciers sont généralement de parents chrétiens, pour la plupart d’ethnie Akan (57 %), de sexe masculin (56 %), avec un âge compris entre 10 et 17 ans. Ils sont très souvent soumis aux violences physiques, psychologiques, émotionnelles et sexuelles. Ces mauvais traitements sont favorisés par les perceptions de l’enfant dit sorcier par les populations, le fait qu’on impute à ces mineurs la faute de la dégradation des conditions socio-économiques de leur entourage, l’ignorance des droits de l’enfant et la volonté d’obtenir de ces mineurs des aveux, condition préalable à leur traitement ou à leur délivrance.