La situation conjoncturelle reste mitigée

Globalement, la situation économique mondiale n’a guère évolué au cours du dernier trimestre. La reprise s’est poursuivie aux Etats-Unis, tandis que la conjoncture s’est accélérée au Japon. En Europe la récession persiste malgré une légère accalmie; parmi les grandes économies, seule l’Allemagne a légèrement progressé. La situation économique suisse s’est pour sa part bien maintenue durant cette période; la croissance a principalement été soutenue par la consommation des ménages privés. Si les secteurs d’activité orientés vers le marché intérieur ont connu une expansion positive, ceux tournés vers l’exportation ont subi la récession de la zone euro et les effets de la force du franc.

Dans le secteur industriel, la situation ne s’est guère améliorée au cours des trois derniers mois. Même si la dégradation s’est quelque peu ralentie, l’indice synthétique de la marche des affaires affiche toujours des valeurs négatives. Les industriels vaudois constatent une diminution des entrées de commandes, ce qui entraîne une baisse de la production. L’utilisation des capacités techniques se situe à 77,1 % et la durée assurée de production est de 3,6 mois, soit une durée légèrement supérieure à celle enregistrée lors des deux trimestres précédents. Dans l’enquête de juillet, un répondant sur cinq s’estime satisfait de la situation de ses affaires.

Les attentes concernant l’évolution conjoncturelle sont en demi-teinte. Alors que 20 % des industriels vaudois tablent sur un développement favorable de leurs affaires à six mois, ils sont 23 % à craindre une aggravation de la situation. Les perspectives à trois mois sont, quant à elles, plus positives puisque les entrées de commandes et la production pointent à la hausse. Sur le front de l’emploi toutefois, près d’un quart des sondés envisagent de réduire leurs effectifs.

 

Une baisse des affaires

Au cours du dernier trimestre, les entreprises du secteur de l’électronique, de l’optique, ainsi que de la précision ont enregistré une forte baisse de la marche de leurs affaires. La durée assurée de production a ainsi atteint son niveau le plus bas depuis 2011 et deux tiers des industriels du secteur jugent aujourd’hui leurs capacités techniques de production trop élevées.

Dans le secteur de la métallurgie et du travail des métaux, les carnets de commandes continuent à diminuer. Un tiers des entrepreneurs de la branche jugent, dès lors, le nombre de personnes occupées trop élevé et une réduction des effectifs est envisagée dans 20 % des cas.

 

Une tendance à la baisse

Si les entrées de commandes ont progressé en comparaison mensuelle dans le secteur des machines et des moyens de transport, 60 % des industriels interrogés constatent une insuffisance de la demande. La tendance à la baisse se poursuit donc pour plus de la moitié des entreprises du secteur.

En légère régression depuis une année, la marche des affaires des entreprises du secteur de l’alimentation, des boissons, ainsi que du tabac semble avoir repris le chemin de la croissance au cours du dernier trimestre. Tous les indicateurs de perspectives sont au vert et les acteurs de la branche sont globalement satisfaits de la situation de leurs affaires.

 

Les perspectives

Bien que le redressement économique soit plus lent que prévu, les industriels vaudois affichent un certain optimisme pour les mois à venir. En effet, se basant sur des perspectives macroéconomiques à la hausse, ils tablent sur une augmentation des entrées de commandes et de la production à trois mois. Ces progressions devraient cependant rester modestes en raison de la mauvaise situation en Europe, principal débouché pour les exportateurs du canton. Les industriels vaudois ne s’attendent du reste plus à une augmentation de leurs exportations, mais à leur stabilisation. De même, la situation de leurs affaires ne devrait guère évoluer. Le taux d’utilisation des capacités de production étant plutôt bas (77 %), les perspectives en matière d’emploi pointent à la baisse: un quart des industriels envisagent de réduire leurs effectifs, alors 4 % seulement pensent les augmenter.