Abonnements
zur Bereicherung
18 Dezember 2019 | La Revue POLYTECHNIQUE 12/2019 | Flash

La stratégie des climatosceptiques

En dépit du consensus scientifique, les climatosceptiques sont toujours présents. Le Conseil supérieur des programmes français, instance qui formule des avis sur les programmes scolaires, en a même récemment auditionné deux : le géophysicien Vincent Courtillot et le physicien François Gervais.
Comme l’ont montré Naomi Oreskes et Erik M. Conway dans leur livre Les Marchands de doute (Éditions Le Pommier), le climatoscepticisme est un phénomène complexe, prôné à la fois par l’industrie des énergies fossiles et par les groupes de réflexion néolibéraux. S’ajoutent à eux des scientifiques, non-climatologues, pour qui « adopter des positions iconoclastes […]permet de continuer à bénéficier d’une certaine existence médiatique et scientifique » (1). Beaucoup ont repris une stratégie déjà utilisée par l’industrie du tabac : instiller le doute sur l’état des connaissances scientifiques afin de laisser penser que rien n’est encore assez sûr pour justifier une régulation.
 
(1)
Entretien avec Naomi Oreskes, « un discours simpliste et conservateur », propos recueillis par Yves Sciama, La Recherchen° 425, décembre 2008, p. 44.
S. G., La Recherchen° 554, décembre 2019, p. 8.