25 Oktober 2018 |
La Revue POLYTECHNIQUE 10/2018 |
Flash
Le Nobel de chimie pour l’évolution en éprouvette
Le jury du Nobel de chimie a attribué la moitié du prix à l’Américaine Frances Arnold, tandis que son compatriote, George Smith et le Britannique Gregory Winter se partagent l’autre moitié du prix. Frances Arnold a été parmi les premiers à avoir l’intuition, au début des années 1990, qu’il serait possible de faire mieux que l’évolution, en passant par les mêmes chemins, mais en accéléré. Elle a obtenu des enzymes totalement nouveaux, en partant de gènes naturels. Elle créait d’abord de vastes collections de mutants génétiques et passait au crible les molécules produites pour ne retenir que celles qui étaient les plus performantes.
George Smith a fait de même, mais sur des peptides, qu’il cherchait à lier à des cibles moléculaires spécifiques. En 1985, il découvre qu’un bactériophage peut être le bon outil pour façonner à sa guise des peptides qu’il pourra ensuite passer au crible pour sélectionner ceux qui l’intéressent. Quant à Gregory Winter, il a breveté une technique pour sélectionner des anticorps, des molécules bien plus complexes que les peptides. Sa technique permet de constituer une banque de phages au code génétique modifié aléatoirement de manière à produire des millions d’anticorps différents, puis de tester lesquels ont des affinités pour les cibles d’intérêt thérapeutique.