13 Juni 2013 |
Revue internationale de CRIMINOLOGIE et de POLICE technique et scientifique 02/2013
Les États africains à l’école du pardon purificateur de l’arbre à palabre
Assouman Bamba
Dans les sociétés traditionnelles d’Afrique, les actes posés par l’individu doivent coïncider avec l’intérêt de tous les hommes pour un vivre ensemble harmonieux. Tout est mis en œuvre pour que l’homme soit à l’abri de l’offense et de l’humiliation. Mais, quand malgré tout l’offense se produit, on la répare sous l’arbre à palabre par l’acte symbolique du pardon qui scelle la réconciliation entre les personnes affectées par la désunion. L’arbre à palabre est ainsi une sorte de forum de réconciliation entre les individus en désunion. Il est un moment privilégié de revitalisation de la société. Les États africains actuels recourent à ces méthodes de règlement pacifique des conflits, ainsi qu’à son pardon unificateur, pour procéder à leur purification symbolique. Ainsi, çà et là s’instituent des Commissions Vérité et Réconciliation, des Forums pour la Réconciliation Nationale pour laver la société de ses souillures physiques et métaphysiques. Ces instances sont l’occasion de mettre en ordre l’espace et le temps pour une société renouvelée.