24 Januar 2020 |
La Revue POLYTECHNIQUE 01/2020 |
Énergie & Environnement
Énergie & Environnement (1/2020)
Les émissions de CO2 ont encore augmenté en 2019
Les émissions de CO2 émises par l’exploitation des énergies fossiles ont continué de croître en 2019, mais à un rythme moins soutenu que les deux années précédentes. Selon le bilan annuel du Global Carbon Project (GCP), les émanations mondiales anthropiques de dioxyde de carbone ont augmenté l’année dernière de 0,6 %. C’est moins qu’en 2018 et en 2017, années au cours desquelles l’augmentation a été respectivement de 2,1 et 1,5 %.
Le GCP relève qu’en 2019, aux États-Unis et en Europe, l’exploitation du charbon a reculé de quelque 10 %. Cette baisse a cependant été plus que compensée par le recours au pétrole et au gaz naturel. La Chine, de son côté, ne semble pas vouloir renoncer au charbon à court ou moyen terme.
Une autre source d’émissions de CO2 est due au changement d’affectation des sols. La destruction des forêts primaires, puits à carbone, au profit de zones agricoles, ne ralentit pas, aussi bien en Amérique du Sud, qu’en Afrique ou en Asie. Les émissions liées au déboisement sont cependant plus difficiles à mesurer, constate le GCP.
Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris de 2015 visant à limiter le réchauffement à moins de 2 °C, il faudrait réduire les émissions de CO2 de 7,6 % par an. Or, au rythme actuel, souligne le GCP, la température moyenne de la planète pourrait augmenter de 5 à 7 °C d’ici la fin du siècle.
Le Global Carbon Project rappelle qu’en 2018, les émissions de CO2 liées à l’énergie et à l’industrie provenaient à 40 % de la consommation de charbon, à 34 % de l’exploitation du pétrole, à 20 % de l’utilisation du gaz naturel, à 4 % de la production de ciment et à 1 % du torchage du gaz.
Pour établir un atlas mondial des émissions de dioxyde de carbone, le GCP se fonde chaque année sur les analyses réalisées par une cinquantaine de laboratoires à travers le monde. L’organisation est présidée par Rob Jackson, qui dirige la chaire des Sciences de la Terre de l’Université de Stanford, en Californie.
Des appareils électriques plus nombreux mais moins gourmands
L’Office fédéral de l’énergie (OFEN) a révélé, à la fin de l’année dernière, avoir recensé en 2018 en Suisse, plus de 47 millions d’appareils électroménagers, informatiques, bureautiques ou électroniques. Leur nombre a augmenté de 36,1 % par rapport à 2002. Malgré cette progression, l’OFEN constate, pour ces quinze dernières années, une baisse de 9,3 % de la consommation liée à ces appareils, qui font appel à des technologies de moins en moins gourmandes en énergie.
L’OFEN indique que la consommation par unité est ainsi passée de 386 kWh en 2002 à 292 kWh en 2018 pour les appareils électroménagers et de 125,9 kWh à 51,8 kWh pour les appareils électroniques. Ces équipements utilisent un peu plus de 10 % de l’électricité consommée en Suisse. La consommation d’électricité totale s’est élevée en 2018 en Suisse, à 6,8 milliards de kilowattheures, en diminution de près de 12 % par rapport à 2002.