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25 September 2019 | La Revue POLYTECHNIQUE 09/2019 | Énergie & Environnement

Énergie & Environnement (9/2019)

Le Vietnam se convertit à la production d’énergie à partir de déchets
Organe du parti communiste et ultime journal francophone du Sud-Est asiatique, Le Courrier du Vietnam a annoncé le premier coup de pioche en mai dernier, dans la province de Bac Nihn, au nord du pays, du chantier de la deuxième usine d’incinération vietnamienne appelée à produire de l’énergie électrique. Le journal, qui se montre assez avare en détails techniques, évoque «une technologie répondant aux normes européennes, avec une ligne de tri des entrées et un four à lit de circulation fluidisée importés de Finlande».
L’hebdomadaire précise que le projet est devisé à 1400 milliards de dôngs (58 millions de francs suisses) et qu’il sera achevé en septembre 2020. Une fois opérationnelle, l’usine aura une capacité de traitement de 500 t de déchets pas jour et pourra produire 11,7 MWh. La première usine de ce type, à Cân Tho, dans le delta du Mékong, a été inaugurée le 8 décembre 2018. Elle traite quotidiennement 400 t d’ordures pour une production électrique sensiblement inférieure à celle de sa future sœur du nord.
Selon les chiffres du Département de l’environnement du Vietnam, le pays produit chaque année 25 millions de tonnes de déchets ménagers. Sur ce total, à peine moins de 30 % sont brûlés dans des usines d’incinération classiques et 70 % sont enfouis. L’objectif officiel du gouvernement est de parvenir à un taux d’enfouissement de 30 % d’ici 2025.
 
La première centrale nucléaire flottante prend le large
L’Akademik Lomonosov, première centrale nucléaire flottante, a largué ses amarres au mois d’août pour le port sibérien de Pevek, sa destination finale. Construite par la société publique russe Rosatom à Saint-Pétersbourg, la centrale, longue de 140 m et large de 30 m, a été ensuite déplacée à Mourmansk pour y recevoir deux réacteurs nucléaires KLT-40S de 35 MW chacun. Une fois opérationnelle dans le grand nord, la centrale serait en mesure de produire le courant nécessaire pour environ 100’000 habitants.
Le projet inquiète les pays riverains et les milieux de défense de l’environnement, notamment Greenpeace, qui qualifie la centrale de «Tchernobyl flottant», d’autant plus que les déchets nucléaires seront stockés à bord, ce qui pourrait exposer les 69 membres de l’équipage aux radiations. Les critiques sont vigoureusement balayées par le constructeur qui assure que le navire est «insubmersible» et que «le double confinement des réacteurs est totalement étanche». Il affirme en outre que la centrale est conçue pour faire face à toutes les menaces possibles, y compris les tsunamis.
À Pevek, l’Akademik Lomonosov va se substituer à deux centrales qui arrivent en bout de course, l’une thermique, l’autre nucléaire. La Russie a privilégié la solution maritime jugée plus adaptée à l’environnement du littoral sibérien. Une fois la centrale en fin de vie, les réacteurs pourront être démantelés plus facilement et la barge qui l’accueille pourra être réutilisée.