29 Kann 2013 | La Revue POLYTECHNIQUE 02/2013 | Énergie

Quand le bio rencontre le solaire

À Palézieux, la ferme de Christian Hockenjos, pionnier de l’agriculture bio, dispose d’un toit flambant neuf muni de 700 m² de panneaux solaires. Un projet réalisé grâce à un partenariat original que propose l’entreprise Solstis, animée par l’objectif de «donner au monde l’énergie d’être durable».

En Suisse romande, Christian Hockenjos est un pionnier de l’agriculture bio. En 1993, bien avant que la vache folle et autres scandales alimentaires en fassent un mode de production solidement installé, le bio était son credo. Aujourd’hui, sa ferme de Serix, située à Palézieux, représente un domaine de quarante hectares, que se partagent poules pondeuses et vaches laitières, céréales panifiables et plantes fourragères. L’agriculteur y propose une vente directe, une auto-cueillette et un self-service. «Si je pratique l’agriculture bio, c’est par conviction personnelle, et non pour des raisons liées au marché», affirme-t-il. Conviction et confiance, deux mots clés dans la philosophie de ce professionnel, qui expliquent sa démarche récente vis-à-vis de l’entreprise Solstis.

Un toit neuf et une installation photovoltaïque

Il y a quelques mois, Christian Hockenjos évoquait avec une connaissance travaillant dans l’entreprise Solstis, la possibilité d’installer des panneaux solaires sur le toit de sa ferme. «L’idée m’a tout de suite plu et nous avons déposé la mise à l’enquête dans la foulée», dit-il. Un partenariat est alors mis en place entre Christian Hockenjos et l’entreprise Solstis. Cette dernière, l’un des leaders romands du solaire photovoltaïque, prend à sa charge les frais de l’opération - soit la réfection du toit et l’installation des modules solaires, vend la production à l’entreprise Swissgrid, si bien que dans 25 ans, l’installation appartiendra à l’agriculteur.

«Cette manière de procéder nous permet de réaliser des installations photovoltaïques pour des personnes que cette technologie séduit, mais qui ne peuvent pas investir elles-mêmes», explique Jacques Bonvin, directeur associé de la société Solstis. Cette dernière l’a déjà expérimentée dans plusieurs fermes vaudoises, et devant le succès à chaque fois rencontré, va désormais exporter l’idée dans d’autres cantons. «Si le solaire peut aussi servir à cela, c’est tant mieux», confie-t-il.

Remplacer la centrale de Mühleberg!

Il faut dire que dans l’entreprise Solstis, le slogan: «Donner au monde l’énergie d’être durable», n’est pas un vain mot. Alors que la Suisse a décrété l’abandon du nucléaire, Jacques Bonvin se livre à un calcul: «En 2011, Solstis a posé 35’000 m2 de panneaux solaires, ce qui correspond à un parc de production fournissant plus de 0,2 % de la production de la centrale de Mühleberg. Imaginons que demain - car nous sommes malgré tout une petite PME – nous ayons deux installations Solstis par canton: en un an, on mettrait en place une production équivalent à 10 % de celle de la centrale, et en dix ans on la remplace».

En attendant l’installation de Serix, 700 m2 pour une puissance de 97 kW, produisent déjà l’équivalent de la consommation de 35 ménages et Christian Hockenjos dispose d’un toit tout neuf. «Les travaux ont duré un mois, tout s’est bien passé et à l’arrivée tout le monde est satisfait. J’ai un toit tout neuf et qui est utile à quelque chose; je suis vraiment content que ce projet ait vu le jour», ajoute-t-il.

Une petite frustration toutefois: l’énergie produite par le toit de la ferme ne sert pas à alimenter la maison qu’il vient de bâtir. Mais Christian Hockenjos a installé des panneaux solaires sur son habitation, une construction 100 % bois et labellisée Minergie.

À propos de l’association Minergie

Minergie est une association suisse dont le but est la diminution de la consommation d’énergie dans le bâtiment en proposant d’utiliser l’énergie de manière rationnelle et d’avoir recours aux énergies renouvelables. L’association comprend notamment l’ensemble des cantons suisses, la Principauté de Liechtenstein et l’Office fédéral de l’énergie (OFEN) pour la Confédération Suisse.

À propos de la l’entreprise Solstis SA

Fondée en 1996 par Pascal Affolter et Jacques Bonvin, deux chercheurs du LESO (Laboratoire d’énergie solaire et de physique du bâtiment de l’EPFL), l’entreprise Solstis a développé son savoir-faire et sa renommée en proposant différents produits et services, tels que la distribution de systèmes de fixation pour toitures plates, la promotion du courant vert, la recherche et le développement en photovoltaïque.