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24 Februar 2017 | La Revue POLYTECHNIQUE

Record pour les start-up de l’EPFL: près de 400 millions levés en 2016

Avec près de 400 millions de francs, les start-up liées à l’EPFL ont levé l’an passé plus de 50 % de fonds de plus qu’en 2014, date du précédent record. Alors que quelques entreprises déjà bien implantées ont obtenu d’importantes levées de fonds, le nombre de jeunes pousses réussissant leur premier tour de financement a également augmenté.
Cet accroissement est particulièrement marqué pour les spin-off, ces entreprises fondées autour d’une technique issue des laboratoires de l’École ou créées par un chercheur du campus. Elles cumulaient en effet 261 millions l’an passé, contre 107 en 2014 et 66 au cours de l’année 2013. Les autres sociétés de l’EPFL Innovation Park totalisent 76 millions (57 en 2014) et l’entrée d’AC Immune au Nasdaq fait grimper le compteur de 60 millions supplémentaires.
Avec 100 millions à elle seule, Mindmaze, spécialisée dans la rééducation grâce à la réalité virtuelle, a obtenu cette année le plus gros montant jamais atteint sur le campus pour une société non cotée en bourse. Les deux autres plus importantes levées de fonds ont été réalisées par AC Immune et NEXThink. La première, qui développe un vaccin contre la maladie d’Alzheimer, a levé 42,7 millions et a fait son entrée au Nasdaq (60 millions).
Quant à NEXThink, spin off spécialisée dans la gestion des logiciels d’entreprises, elle a levé 38 millions. Sept autres start-up ont encore attiré plus de 10 millions chacune cette année, dont G-Therapeutics, Typesafe et Aleva. Signe de bonne santé de l’écosystème entrepreneurial de l’EPFL, seize petites entreprises se partagent les 37 millions de francs restant en guise de première ou seconde levée de fonds. Parmi la quinzaine de spin-off créée chaque année, plusieurs parviennent à rassembler rapidement quelques investisseurs pour engager les premiers collaborateurs, peaufiner un prototype ou encore débuter une activité de production. «2017 ne sera peut-être pas aussi généreuse que 2016, tempère Hervé Lebret, responsable du fonds Innogrant d’aide au démarrage pour les entreprises de l’École. Mais globalement, on constate que les fonds, qui plafonnaient à 50 millions par an avant 2010, sont passés à des rentrées régulières de plus de 100 millions». Avec 397 millions, cette année record représente plus d’un tiers de tous les fonds levés par des entreprises du campus depuis la création du parc scientifique en 1993.
Agrandissement de l’Innovation Park, collaborations facilitées avec les laboratoires et nombreuses aides au démarrage – tant du point de vue du financement que du coaching –, notamment, ont créé au fil des ans un environnement favorable au développement des start-up sur le campus. Aucun classement officiel n’existe en matière de lieux d’intérêt pour les investisseurs, mais quelques indicateurs placent le campus et la région en bonne position. Ainsi, une étude d’Atomico (un fonds international d’investissement dans les nouvelles technologies, basé à Londres), «The State of the European Tech», mentionne quatre fois Lausanne: l’EPFL, la qualité de vie, Faceshift (une spin-off rachetée par Apple) et Mindmaze.
La forte hausse du capital risque, un peu partout en Europe depuis trois ans, semble également concerner les entreprises du campus. La moitié des start-up ainsi financées ont trouvé une part de leurs fonds en Suisse, un quart en Europe et le reste seulement est allé la chercher plus loin, entre les Etats-Unis et l’Asie.