30 Kann 2012 |
La Revue POLYTECHNIQUE
Rétrospective (3/2012) – La Revue en 1922
L’art du Luthier
La lutherie comprend aujourd’hui la facture des instruments à corde à archet (cordes frottées), soit le violon et ses dérivés, et celle des instruments à cordes pincées, guitare, mandoline, zitter, harpe, etc. C’est donc par extension, si l’on peut dire, que le nom de luthier s’applique au feseur de violons (terme du moyen-âge), tandis qu’il ne devrait désigner justement que des fabricants de luths, instrument qui n’existe pratiquement plus aujourd’hui que dans les musées et chez les collectionneurs.
Quelle est l’origine des instruments à archet? J’effleure le sujet sommairement. D’après Fétis, ce serait aux Indes que l’on trouverait l’ancêtre du violon, le ravanastron, cylindre de bois de sycomore, long de 11 cm sur 5 cm de diamètre, creusé de part en part. Sur l’une des faces est tendue une peau de serpent formant table de résonance et le cylindre est traversé dans tout son diamètre par un manche long d’environ 55 cm, terminé par une tête percée de deux grandes chevilles qui maintiennent les cordes. L’archet est un bambou mince, courbé en arc par une mèche de crins ligaturée aux extrémités par des tresses de jonc très flexibles. (...)
La lutherie comprend aujourd’hui la facture des instruments à corde à archet (cordes frottées), soit le violon et ses dérivés, et celle des instruments à cordes pincées, guitare, mandoline, zitter, harpe, etc. C’est donc par extension, si l’on peut dire, que le nom de luthier s’applique au feseur de violons (terme du moyen-âge), tandis qu’il ne devrait désigner justement que des fabricants de luths, instrument qui n’existe pratiquement plus aujourd’hui que dans les musées et chez les collectionneurs.
Quelle est l’origine des instruments à archet? J’effleure le sujet sommairement. D’après Fétis, ce serait aux Indes que l’on trouverait l’ancêtre du violon, le ravanastron, cylindre de bois de sycomore, long de 11 cm sur 5 cm de diamètre, creusé de part en part. Sur l’une des faces est tendue une peau de serpent formant table de résonance et le cylindre est traversé dans tout son diamètre par un manche long d’environ 55 cm, terminé par une tête percée de deux grandes chevilles qui maintiennent les cordes. L’archet est un bambou mince, courbé en arc par une mèche de crins ligaturée aux extrémités par des tresses de jonc très flexibles. (...)
La bijouterie à Genève
Ce qui fait l’intérêt et l’importance de la bijouterie genevoise, c’est le nombre et la multiplicité des petits métiers fabriquant toutes les parties, même les plus infimes, du bijou. Cette diversité, qui représente une force au point de vue du travail, constitue cependant une faiblesse, au point de vue organisation; aussi peu à peu, des groupements corporatifs se sont créés, qui assurent à toute notre bijouterie genevoise des bases solides. Quelles sont maintenant les branches de la bijouterie dans lesquelles Genève s’est fait une spécialité? Tout d’abord, le bijou proprement dit. En effet, la fabrication du bijou a occupé, à Genève, des milliers d’ouvriers et constitué, pendant de nombreuses années, un monopole à l’égal de la montre.
On fait à Genève, le bijou, la joaillerie de grande valeur, la pièce unique s’adressant aux grands amateurs. On fait aussi le bijou plus modeste pour l’exportation et, là encore, nos artistes, nos artisans ont su conserver à ces œuvres de moins grande envergure, un cachet spécial, marque du terroir genevois. Ce sont des pièces qui ont de la tournure et qui font de l’effet. Rien d’étonnant dès lors, à ce que la bijouterie bon marché, comme ce fut de tous temps pour la grande bijouterie, puisse lutter avantageusement avec les centres de production étrangers, pour la qualité et la bienfacture.
Complémentairement au bijou proprement dit, Genève a eu et possède encore une réputation méritée pour ses émaux, dont, la fin du XVIIIe siècle a été particulièrement une période représentative. Aujourd’hui encore, les émaux de Genève sont recherchés et, au cours de ces dernières années, une évolution intéressante s’est faite, comme ce fut le cas pour la bijouterie proprement dite. (...)
Ce qui fait l’intérêt et l’importance de la bijouterie genevoise, c’est le nombre et la multiplicité des petits métiers fabriquant toutes les parties, même les plus infimes, du bijou. Cette diversité, qui représente une force au point de vue du travail, constitue cependant une faiblesse, au point de vue organisation; aussi peu à peu, des groupements corporatifs se sont créés, qui assurent à toute notre bijouterie genevoise des bases solides. Quelles sont maintenant les branches de la bijouterie dans lesquelles Genève s’est fait une spécialité? Tout d’abord, le bijou proprement dit. En effet, la fabrication du bijou a occupé, à Genève, des milliers d’ouvriers et constitué, pendant de nombreuses années, un monopole à l’égal de la montre.
On fait à Genève, le bijou, la joaillerie de grande valeur, la pièce unique s’adressant aux grands amateurs. On fait aussi le bijou plus modeste pour l’exportation et, là encore, nos artistes, nos artisans ont su conserver à ces œuvres de moins grande envergure, un cachet spécial, marque du terroir genevois. Ce sont des pièces qui ont de la tournure et qui font de l’effet. Rien d’étonnant dès lors, à ce que la bijouterie bon marché, comme ce fut de tous temps pour la grande bijouterie, puisse lutter avantageusement avec les centres de production étrangers, pour la qualité et la bienfacture.
Complémentairement au bijou proprement dit, Genève a eu et possède encore une réputation méritée pour ses émaux, dont, la fin du XVIIIe siècle a été particulièrement une période représentative. Aujourd’hui encore, les émaux de Genève sont recherchés et, au cours de ces dernières années, une évolution intéressante s’est faite, comme ce fut le cas pour la bijouterie proprement dite. (...)