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16 mars 2023 | Sécurité Environnement 05/2022 | Environnement

Cinquante ans de valorisation des déchets

Georges Pop

Fondée en 1972 à Monthey, en Valais, la société de traitement des déchets Satom SA a annoncé, à l’occasion de son cinquantième anniversaire, à la fin du mois d’août dernier, de nouvelles et substantielles étapes dans son développement. Son usine principale va subir diverses modifications afin de la rendre plus performante,

Le jeudi 25 août dernier, deux jours avant une grande opération portes ouvertes qui a attiré des milliers de visiteurs, à l’occasion de son cinquantième anniversaire, la société de traitement des déchets Satom SA, à Monthey (VS), a convoqué la presse pour présenter les nouvelles étapes de son développement. Son usine d’incinération va subir diverses modifications afin de la rendre plus performante, notamment dans la production d’électricité. L’entreprise vise aussi la neutralité carbone d’ici 2030. Outre son usine de Monthey, elle exploite un centre de méthanisation des déchets, alimentaires notamment, à Villeneuve (VD). Fondée en 1972, Satom SA emploie quelque 80 collaborateurs et fédère plus de 70 communes de la région autour de ses activités.

Un nouveau four plus performant

Parmi les projets présentés par la direction, il faut relever d’abord celui d’un nouveau four qui sera capable de traiter 15 t/h d’ordures, contre 10,5 t actuellement avec les deux fours existants. Grâce à ce nouvel équipement, auquel viendra s’ajouter une turbine à vapeur supplémentaire de nouvelle génération, l’usine sera en mesure d’augmenter sa production de vapeur et d’électricité. Elle pourra le faire avec davantage de souplesse, en fonction des besoins énergétiques du moment, notamment à la mauvaise saison, lorsque la demande se fait plus forte.

Afin de ménager le paysage, les deux cheminées emblématiques de l’usine de Monthey, peintes en rouge et blanc, hautes de 86 m, seront abattues avant 2028. Leur unique successeur, haut de 45 m, sera plus discret. Le nouveau dispositif de traitement des fumées réinjectera l’eau dans l’usine. Une centrale de captage est en projet afin de récupérer, chaque année, quelque 100 000 de CO2. La société envisage la neutralité carbone aux alentours de 2030.

La valorisation des déchets

Quatre types de déchets sont actuellement incinérés par la Satom : les ordures ménagères, les déchets encombrants ou spéciaux, les déchets verts, ainsi que les boues. Ces résidus proviennent des communes actionnaires (ordures ménagères et encombrants), des industries, des commerces, des particuliers, de quelques communes non actionnaires, ainsi que de certains pays voisin. L’usine, par exemple, accepte certains déchets venus d’Italie, lors du retour des camions qui livrent dans ce pays le verre usagé récolté par l’entreprise, afin d’éviter les transports à vide.

En 2021, l’incinération de ces déchets a permis de dégager 620 000 t de vapeur à haute pression (49 bar, 420 °C), avec laquelle l’usine a produit 127,1 GWh, dont 101 GWh ont été vendus. Le reste a été utilisé en autoconsommation, ainsi qu’en chaleur pour le réseau de chauffage à distance (90 GWh) qui alimente Monthey et Collombey-Muraz. À terme, ce réseau sera étendu à d’autres communes de la région.

De l’énergie propre pour le parc chimique de Monthey

Ces chiffres ne tiennent pas compte du projet Ecotube, inauguré en juin de cette année. D’un coût de 50 millions de francs, ce dispositif de conduites souterraines permet de livrer, à une pression de 9 bar, de la vapeur à la CIMO (Compagnie industrielle de Monthey SA), un des quatre sites du parc chimique de Monthey. L’énergie produite par la vapeur remplace celle issue de combustibles fossiles. Selon la Satom, le potentiel de décarbonisation d’Ecotube est estimé à 45 000 t de CO2 par année.

Les cendres les plus lourdes issues de l’incinération des ordures (scories ou mâchefers) sont transportées par rail sur un site spécialisé de Zurich pour y récupérer les métaux qu’elles contiennent. En 2021, près de 29 000 tonnes ont ainsi été transportées. De ces résidus, 2070 t de ferraille, 647 t d’aluminium, 132 t de cuivre, 34 t de zinc, 371 kg d’argent et 11,8 kg d’or ont été récupérés.

Les cendres volantes, qui contiennent des métaux lourds dont certains sont toxiques (Zn, Cd, Cr…) sont séparées et traitées à l’acide dans une tour de lavage. La boue qui en résulte est transférée à l’entreprise KEBAG à Zuchwill (SO) qui en récupère le zinc.