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25 février 2013 | Sécurité Environnement | 1-Non classifié(e)

Éditorial (1/2013)

22 mars: Journée Mondiale de l’Eau
Il existe une «Journée Mondiale de l’Eau» comme il existe une journée mondiale de l’alimentation, une journée mondiale du climat, une journée mondiale de la femme, une autre pour les enfants et peut-être bientôt une journée mondiale des arbres ou des vers de terre! Ces «journées mondiales» organisées sous l’égide de l’ONU sont l’occasion, pour tous les hypocrites, de lâcher quelques larmes de crocodile sur les problèmes mondiaux touchant au sort de la Terre, avec ceux liés au changement climatique, à la pollution, aux difficultés d’accessibilité à l’eau potable et au sort de tous les opprimés, surtout les femmes et les enfants.
Grâce à laJournée Mondiale de l’Eau, la compassion va bon train… Comme on dit: «Demain sera un autre jour». Toujours sans eau pour des milliards d’hommes, de femmes et  d’enfants. L’hypocrisie des gouvernants et de certaines entreprises multinationales, qui font de l’eau un bien commercialisable, est à son comble. Ces nouveaux opérateurs de l'eau sont évidemment à l'avant-garde, en comprenant que l'eau est source indispensable et éternelle de vie.
Il faut bien constater que contrairement aux guerres et aux catastrophes, la crise mondiale de l’eau ne fait pas les gros titres des médias et n’attire pas non plus une avalanche d’aides internationales. Pourtant aujourd’hui, et ça ne date pas d’hier, il semble insensé que 2,5 milliards d’êtres humains n’aient pas accès à l’eau potable. Chiffres mondiaux de l’ONU à l’appui, on sait qu’il faudrait investir chaque année pendant dix ans un montant de 11 milliards de dollars pour résoudre cette question vitale. Or 1100 milliards de dollars étant consacrés aux dépenses militaires - engins de mort et de destruction -, l’estimation est aisée: en attribuant 1 % du budget militaire mondial au financement des systèmes d’assainissement et aux infrastructures nécessaires à la production d’eau consommable, on assurerait le droit fondamental à l’accès à l’eau potable.
Il faut se rendre à l’évidence, le monde a décidé de laisser mourir de soif ou de maladies liées à des eaux souillées, toute une partie de l’humanité. Les vœux pieux et les discours pleurnichards des institutions internationales ne sont que des paravents. En effet, tout comme la faim dans le monde, le manque d’accès à l’eau est un fléau silencieux, qui frappe les plus pauvres, tout en restant toléré par ceux qui possèdent le pouvoir politique, les ressources, ainsi que la technologie pour y mettre fin. L’année dernière, le thème de cette Journée Mondiale de l’Eau était «La planète a soif car le monde a faim»… Le sujet de cette année «La coopération dans le domaine de l’eau» va encore en faire couler beaucoup sous les ponts!
 
Par James Dettwiler