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25 juin 2013 | Sécurité Environnement | 1-Non classifié(e)

Éditorial (2/2013)

Le 40e anniversaire de la CITES…
La CITES est une convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction. Tous les trois ans, les modalités de son application et la liste des espèces concernées sont révisées lors de conférences. Cette année, cette convention a eu lieu à Bangkok. «La période du 3 au 14 mars 2013 marquera le 40e anniversaire de la CITES et sera une année cruciale pour la faune et la flore sauvages», a déclaré John Scanlon, le Secrétaire général de la Convention. «Elle est connue pour prendre des décisions qui ont un impact sur le terrain». De plus, il a affirmé que le résultat de cette conférence serait déterminant pour l'avenir de nombreuses espèces de plantes et d'animaux.
Cette année, la CITES areçu, de la part de 55 pays, 70 propositions de modifications de ses listes d'espèces protégées. Elles visaient à ajuster les règles du commerce international de certaines espèces sauvages. De ce fait, un bon nombre d’ONG, de scientifiques et de gouvernements ont passé du temps à élaborer leurs propositions, dont l’objectif était de convaincre les délégués des quatre coins du monde, ayant à cœur les intérêts commerciaux de leurs pays respectifs et surtout de les faire voter pour la protection d’espèces animales menacées d’extinction par l’avidité de l’homme.
Lors de ces votes, n’importe quel pays, à n’importe quel moment, peut solliciter un «scrutin secret» lors d’une réunion, pour peu qu’il bénéficie du soutien d’une dizaine de pays. Ainsi, il s’assure que les résultats du vote, c’est-à-dire qui a voté quoi, ne seront pas rendus publics. Cette procédure laisse sans aucun doute la porte de la CITES ouverte à la corruption. L’Inde, les États-Unis et la Colombie ont appuyé la proposition de l’Union européenne pour instaurer plus de transparence lors des votes. D’autres pays, comme le Japon et la Chine, ont contesté cette volonté, car selon eux, les scrutins secrets ont été utilisés à bon escient. Pour exemple, ce contrôle des votes s’est déjà produit à la CBI (Conférence baleinière internationale), lorsqu’il est apparu que le Pays du Soleil Levant avait acheté les voix de plusieurs délégués de différents pays à coups d’argent et de prostituées. Cette pratique a ensuite été révélée au grand jour par l’hebdomadaire britannique The Sunday Times.
Cette année, dans la course à la CITES, les grands gagnants ont été cinq espèces de requins menacées par la surpêche et dont le commerce sera désormais régulé, malgré une ultime tentative de contestation de certains pays asiatiques, dont le Japon et la Chine. Pour donner des chiffres, jusqu'à 100 millions de requins, toutes espèces confondues, sont victimes chaque année de la pêche aux ailerons. Par contre, le grand perdant a été l’ours blanc, triste symbole du réchauffement climatique, pourtant défendu par les Etats-Unis et soutenu par la Fédération de Russie, afin d’en interdire tout commerce international.
 
par James Dettwiler