25 mai 2016 |
Sécurité Environnement |
1-Non classifié(e)
Éditorial (2/2016)
Trente ans après Tchernobyl

De l’eau a coulé sous les ponts depuis que, le 26 avril 1986, un essai d’îlotage censé tester l’alimentation électrique de secours du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl ait provoqué la catastrophe, suite à une série d’erreurs commises par les techniciens. Vingt-cinq ans plus tard, c’est un séisme suivi d’un tsunami qui a détruit l’alimentation de la centrale de Fukushima, entraînant l’arrêt des systèmes de refroidissement, la fusion du cœur de deux des réacteurs, ainsi que d’importants rejets radioactifs.
Qu’en est-il de la sécurité des centrales nucléaires aujourd’hui ? Dans un entretien qu’il a accordé au quotidien Le Monde, Pierre-Franck Chevet, président de l’Autorité française de sûreté nucléaire, tire la sonnette d’alarme. Il déplore la tendance à se focaliser sur les caractéristiques propres à un accident, pour en conclure qu’il ne pourrait pas arriver chez nous. «Les réacteurs comme celui de Tchernobyl souffrent de faiblesses de conception, n’ont pas d’enceinte de confinement et sont difficiles à contrôler; le risque de tsunami est inexistant en Europe et la sismicité est modérée là où se trouvent des centrales», entend-on dire souvent.
Selon Pierre-Franck Chevet, ce raisonnement est erroné. «En France, des séismes et des inondations bien plus graves que prévu ne peuvent être exclus, des actes de malveillance non plus», affirme-t-il. Rappelons que le tremblement de terre de 1908, suivi d’un tsunami, a détruit les villes de Messine, de Reggio de Calabre et de Palmi, faisant de 80’000 à 200’000 morts selon les estimations. «Penser que cela n’arrive qu’aux autres revient à ne pas tirer les conséquences d’un accident. Le Japon s’est fait surprendre. Gardons à l’esprit que nous pouvons aussi nous faire surprendre», conclut Pierre-Franck Chevet.
La situation en Suisse est-elle différente ? Dans son bulletin d’information La sûreté des centrales nucléaires, que nous reproduisons dans les pages qui suivent, le Forum nucléaire suisse tire les enseignements des accidents de Three Mile Island, de Tchernobyl et de Fukushima. Selon les autorités, nos centrales nucléaires résisteraient sans dommage à des évènements extrêmes, tels que ceux précités. Mais à d’autres, comme le terrorisme ? Les analyses de ces catastrophes montrent que l’exploitant n’était pas le seul responsable des défaillances précédant l’accident. L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire a l’obligation de vérifier en toute indépendance la sûreté de nos installations. Et les exploitants d’inclure les nouvelles menaces dans leurs analyses de risques.
De l’eau a coulé sous les ponts depuis que, le 26 avril 1986, un essai d’îlotage censé tester l’alimentation électrique de secours du réacteur numéro 4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl ait provoqué la catastrophe, suite à une série d’erreurs commises par les techniciens. Vingt-cinq ans plus tard, c’est un séisme suivi d’un tsunami qui a détruit l’alimentation de la centrale de Fukushima, entraînant l’arrêt des systèmes de refroidissement, la fusion du cœur de deux des réacteurs, ainsi que d’importants rejets radioactifs.
Qu’en est-il de la sécurité des centrales nucléaires aujourd’hui ? Dans un entretien qu’il a accordé au quotidien Le Monde, Pierre-Franck Chevet, président de l’Autorité française de sûreté nucléaire, tire la sonnette d’alarme. Il déplore la tendance à se focaliser sur les caractéristiques propres à un accident, pour en conclure qu’il ne pourrait pas arriver chez nous. «Les réacteurs comme celui de Tchernobyl souffrent de faiblesses de conception, n’ont pas d’enceinte de confinement et sont difficiles à contrôler; le risque de tsunami est inexistant en Europe et la sismicité est modérée là où se trouvent des centrales», entend-on dire souvent.
Selon Pierre-Franck Chevet, ce raisonnement est erroné. «En France, des séismes et des inondations bien plus graves que prévu ne peuvent être exclus, des actes de malveillance non plus», affirme-t-il. Rappelons que le tremblement de terre de 1908, suivi d’un tsunami, a détruit les villes de Messine, de Reggio de Calabre et de Palmi, faisant de 80’000 à 200’000 morts selon les estimations. «Penser que cela n’arrive qu’aux autres revient à ne pas tirer les conséquences d’un accident. Le Japon s’est fait surprendre. Gardons à l’esprit que nous pouvons aussi nous faire surprendre», conclut Pierre-Franck Chevet.
La situation en Suisse est-elle différente ? Dans son bulletin d’information La sûreté des centrales nucléaires, que nous reproduisons dans les pages qui suivent, le Forum nucléaire suisse tire les enseignements des accidents de Three Mile Island, de Tchernobyl et de Fukushima. Selon les autorités, nos centrales nucléaires résisteraient sans dommage à des évènements extrêmes, tels que ceux précités. Mais à d’autres, comme le terrorisme ? Les analyses de ces catastrophes montrent que l’exploitant n’était pas le seul responsable des défaillances précédant l’accident. L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire a l’obligation de vérifier en toute indépendance la sûreté de nos installations. Et les exploitants d’inclure les nouvelles menaces dans leurs analyses de risques.

Par Michel Giannoni