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25 octobre 2013 | Sécurité Environnement | 1-Non classifié(e)

Éditorial (3/2013)

L'aléa sismique en Europe
La sismicité sur le continent européen est connue et résulte, principalement, de l'affrontement entre les plaques tectoniques africaine et eurasienne. Le Vieux Continent pourrait être frappé à l'avenir par des séismes sans précédent. Les zones pouvant être le plus facilement touchées sont la Turquie, la Grèce, la péninsule des Balkans, l’Italie, ainsi que la Roumanie. La probabilité existe et il faut en tenir compte dans la construction d'installations sensibles.
L’Europe s’en est préoccupée en créant un programme de recherche nommé Share (Seismic Hazard Harmonization in Europe), constitué d’une cinquantaine de scientifiques issus de 13 pays, dont le but était de mieux quantifier l’aléa sismique en Europe. Celui-ci correspond à la probabilité de secousses dans une zone et une période connues. Les scientifiques ont passé en revue les données historiques et les enregistrements depuis plus de trente ans. Leur méthode de travail se fonde, pour les décennies récentes, sur des évaluations de mesures des instruments terrestres sous-marins ou satellitaires, enregistrant les déformations de la croûte terrestre. L’ensemble des travaux, qui s’est clôturé en juin de cette année, a permis de publier une carte des zones à risques sur le territoire européen. Constituant un outil précieux pour les évaluations, cette carte présente une échelle de l’intensité des vibrations pouvant survenir avec une probabilité de 10 % dans les cinquante ans à venir ou de 5 % dans les cinq prochains siècles. Ce programme a aussi permis d’identifier les travaux nécessaires afin d’améliorer les bases de données et les méthodes utilisées pour les estimations de l’aléa sismique en Europe.
L’Europe n’est pas la seule à s’intéresser à ce type de recherche sismique. Un programme mondial, le Global Earthquaker Model, vise à évaluer les risques à l’échelle planétaire. L’objectif principal est le partage et l’échange de connaissances scientifiques entre pays avancés et en voie de développement, qui sont les plus vulnérables. Le but final de ces études est également l’élaboration de cartes sismiques et l’optimisation des règles parasismiques suivant des échelles de temps. Celles-ci couvrent la durée de vie de la plupart des constructions des sites industriels à risque, ainsi que des installations sensibles, telles que des centrales nucléaires. N’oublions pas que nous avons été les témoins impuissants de la catastrophe de Fukushima le 11 mars 2011. Un séisme, suivi d’un tsunami, faisant plus de 19'000 morts et qui a entraîné une catastrophe nucléaire, dont les retombées ne sont pas encore toutes connues.
 
Par James Dettwiler