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25 juin 2012 | Sécurité Environnement 04/2012 | Environnement

En 2012, un brassage complet des eaux du Léman

Les températures glaciales des deux premiers mois de cette année ont permis un brassage complet des eaux du Léman. Ce phénomène naturel oxygène les eaux du fond du lac et permet ainsi la vie aquatique dans les profondeurs. Il évite également la libération du phosphore par les sédiments, phénomène qui se produit lorsqu’il n’y a plus d’oxygène.
Le brassage complet des eaux du Léman a eu lieu cet hiver; le dernier datait de l’hiver 2006. La météo polaire du mois de février 2012 a permis aux couches supérieures des eaux du lac, bien oxygénées, de se refroidir suffisamment pour se mélanger aux eaux du fond. La Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (CIPEL) se réjouit de cette oxygénation naturelle, bénéfique pour le Léman.
Les températures glaciales qui ont régné durant les deux premiers mois de cette année, avec des minima en dessous de -10 °C au bord du Léman, et de fortes périodes de bise ont refroidi les eaux du Léman et les ont brassées. Les eaux de surface plus froides et donc plus denses ont été entraînées vers le fond du lac, permettant l’oxygénation des couches profondes. Il est possible de détecter ce phénomène de brassage par la mesure de la concentration en oxygène et de la température dans les eaux du lac. Une concentration en oxygène de 11 mg par litre au fond du lac a été mesurée au mois de mars 2012, signe d’un brassage certain. Une situation aussi favorable ne s’était pas produite depuis 2006 dans le Grand Lac. Dans le Petit Lac, du fait de sa faible profondeur (moins de 80 m), les eaux sont homogénéisées chaque année.
 

L’oxygénation des eaux profondes du Léman: un facteur de santé pour le lac
En été, se forment dans les lacs, des couches de températures différentes, qui ne se mélangent pas entre elles car la densité de l’eau est fonction de sa température. Les couches les plus froides, donc les plus lourdes, se trouvent au fond du lac. Lors d’hivers très froids, la couche supérieure se refroidit et l’eau atteint une densité plus élevée. Sous l’effet des vents, elle gagne le fond du lac en créant des courants verticaux; les eaux sont ainsi brassées. Ce phénomène permet d’oxygéner les eaux du fond du lac. Cette situation est bénéfique à double titre: d’une part, la vie aquatique dans les profondeurs redevient possible et d’autre part, on évite la libération du phosphore par les sédiments, phénomène qui se produit lorsqu’il n’y a plus d’oxygène.
Pour rappel, le mal typique dont peuvent souffrir les lacs, l’eutrophisation, est dû à un apport exagéré de substances nutritives, notamment le phosphore, qui augmentent la production d’algues. Or, c’est justement la décomposition et la minéralisation de ces dernières qui consomment de l’oxygène dissous, conduisant à un déficit d’oxygène, en particulier dans les eaux du fond.