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27 octobre 2022 | Oberflächen POLYSURFACES 04/2022 | Éditorial

Et si formation technique rimait aussi avec évolution ?

Par Anita Rion Présidente du GIP et du Salon interjurassien de la formation

Les usines sont parfois, à tort, perçues comme vieilles, sales et bruyantes. En réalité, l’industrie est impactée aussi bien par les évolutions technologiques, qu’environnementales ou sociétales. Certes, l’industrie se modernise, mais prend-elle le bon virage pour attirer des talents ? Les entreprises maîtrisent la durée des formations et ce qu’elles peuvent offrir une fois un CFC en poche… mais l’évolution de la société est-elle prise en compte ?

La nouvelle génération de dirigeant-e-s saura-t-elle relancer le dialogue intergénérationnel ? Il faut connaître la génération à laquelle on s’adresse pour que le message puisse avoir une chance d’être capté. Internet a le monopole de l’information dans la vie des jeunes. De plus, ceux-ci sont davantage attachés que leurs aînés aux dimensions relationnelles et expressives du travail. Par le travail, ils doivent aussi avoir la possibilité de s’épanouir, de s’exprimer et d’être utiles pour la société.

Comment faire prendre conscience aux jeunes et notamment aux jeunes filles, que l’industrie technique est un secteur d’avenir au sein duquel elles ont leur place au même titre que les garçons ? Le fait que filles et garçons fassent des choix qui les répartissent dans des filières différentes, révèle l’influence des normes (masculin – féminin) : choisir une formation n’implique pas uniquement une projection en termes de vie professionnelle et de carrière, c’est aussi une manière d’envisager son avenir au travail en tant qu’homme ou femme.

La génération Z ou la génération Alpha sont deux générations qui se basent beaucoup sur l’image. Celle qu’elle renvoie et que les autres renvoient. Il faut donc soigner l’image de l’entreprise pour espérer les attirer. Cette jeunesse recherche dans le travail à accomplir, une mission qui réponde aux enjeux sociétaux. Avant d’accepter de faire une formation, les Z et les Alpha vont donc être particulièrement attentifs à l’impact social ou environnemental de celle-ci, à l’équilibre de vie et ensuite, une fois le CFC en poche, à la conciliation harmonieuse entre vie professionnelle et vie personnelle. Ces nouvelles générations feront bouger les lignes des entreprises. Pour attirer de nouveaux talents, elles devront favoriser l’horizontalité, l’agilité, la flexibilité des horaires, le temps partiel et être un vecteur de lien social, de cohésion et de convivialité. C’est la fin de l’entreprise verticale avec un rapport décomplexé à la hiérarchie, d’égal à égal. C’est le grand retour des fondamentaux et l’entreprise de demain devra être à ce carrefour pour favoriser les échanges, renforcer