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08 octobre 2019 | Oberflächen POLYSURFACES 02/2019 | Économie

Industrie MEM : exercice 2018 réjouissant – perspectives incertaines

Le fait qu’il n’y ait plus d’impulsions de croissance augmente l’urgence de conclure de nouveaux accords de libre-échange, offrent de nouvelles opportunités commerciales, notamment pour les PME. On pense principalement à des accords avec les États-Unis et les pays du Mercosur, regroupant l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela. Toutefois, la principale tâche à assurer est l’accès privilégié au marché intérieur de l’Union européenne et, pour cela, nous avons besoin de l’accord institutionnel.
 
Les entrées de commandes de l’industrie MEM.
 
 

Forte progression des chiffres d’affaires, mais une marge insatisfaisante
En 2018, les entrées de commandes dans l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (industrie MEM) ont progressé de 6,5 % et les chiffres d’affaires de 11,4 % par rapport à l’année précédente. Tant les grandes entreprises que les PME bénéficient de l’évolution positive au niveau des commandes et du chiffre d’affaires. La bonne marche des affaires a eu un effet tangible sur le taux d’utilisation des capacités de production dans les entreprises. Sur toute l’année, avec 91,3 %, il était largement supérieur à la valeur moyenne sur plusieurs années, de 86,4 %. Le niveau de l’emploi a également évolué de manière réjouissante. Le nombre des employés dans l’industrie MEM a augmenté de 7800 au cours des neuf premiers mois de l’an dernier, pour atteindre 320’400 emplois.
S’ajoute à cela qu’au niveau des bénéfices, la situation s’est légèrement améliorée par rapport à l’année précédente. Un sondage sur l’exercice 2018 a révélé que 13 % des entreprises (14 % en 2017) ont subi des pertes au niveau du résultat avant intérêts et impôts. Vingt-quatre pour cent des entreprises (26 % en 2017) ont indiqué que pour elles, une marge de 0 à 5 % peut certes être considérée comme positive, mais qu’elle reste insatisfaisante. Néanmoins, 44 % des entreprises (40 % en 2017) sont satisfaites d’une marge supérieure à 8 %. Finalement, l’industrie MEM n’est toujours pas parvenue à compenser les pertes au niveau des marges subies après l’abolition du cours plancher de l’euro.
 
Les chiffres d’affaires de l’industrie MEM.
 
 

Augmentation des exportations pour tous les groupes de produits
La bonne marche des affaires se reflète dans les exportations de l’industrie MEM. En 2018, elles ont augmenté de 4,4 % pour atteindre une valeur de 69,7 milliards de francs. Ce sont en particulier les exportations vers les États-Unis qui ont fortement augmenté (+9,5 %). Celles vers l’Union européenne ont également progressé (+5,4 %). Seules les exportations vers l’Asie ont diminué, de 2,1 %, en raison principalement de la situation économique difficile au Moyen-Orient.
Cette évolution globalement positive des exportations a concerné tous les groupes de marchandises importants. Considérées par rapport à l’année précédente, les exportations d’instruments de précision ont augmenté de 7,4 %, celles des métaux de 5,5 %, de 4,6 % pour l’électrotechnique/électronique et de 4,5 % pour la construction de machines.
 
Ralentissement au deuxième semestre 2018
Globalement, 2018 aura été une très bonne année pour l’industrie MEM. Néanmoins, le dynamisme de croissance très élevé s’est nettement affaiblie au cours des troisième et quatrième trimestres de l’année dernière. Certes, les chiffres d’affaires ont progressé de 8,5 % au troisième trimestre et de 5,7 % au quatrième par rapport aux mêmes trimestres de 2017, mais les entrées de commandes ont nettement diminué par rapport aux périodes correspondantes de l’année précédente, soit de 6 % au troisième trimestre et de 11,3 % au quatrième. Il faut toutefois relativiser quelque peu ces reculs, étant donné que les entrées de commandes avaient atteint un niveau très élevé au cours des trimestres précédents.
Compte tenu du ralentissement conjoncturel dans les débouchés majeurs, Stefan Brupbacher, directeur de Swissmem, ne s’attend pas à une poursuite de la reprise: «Nous ne voyons pas d’impulsions de croissance provenant de l’étranger. En raison du ralentissement général de la conjoncture dans de nombreux marchés importants, la marche des affaires dans l’industrie MEM va probablement évoluer latéralement au cours des prochains mois», a-t-il déclaré. Par ailleurs, la situation du Brexit, l’endettement de certains pays de l’Union européenne, ainsi que les conflits commerciaux latents dans le monde sont les éléments d’incertitude majeurs qui perturbent le développement futur.
Les entrepreneurs de l’industrie MEM ne sont plus aussi optimistes qu’il y a un an. Cinquante-trois pour cent des entrepreneurs s’attendaient alors à une augmentation des commandes. En l’espace d’un an, ce chiffre a diminué, de 21 % à 32 %. Selon la dernière enquête réalisée par Swissmem, une majorité relative de 45 % s’attend à une stagnation des commandes de l’étranger pour 2019. Vingt-trois pour cent des entreprises s’attendent à un recul au niveau des commandes.
 
L’utilisation des capacités de production de l’industrie MEM.
 



L’accès aux marchés mondiaux reste un élément de succès
Cela fait des années que l’industrie MEM suisse exporte en moyenne 80 % de sa production, parce que le marché suisse est bien trop petit pour assurer la survie des entreprises d’exportation et de leurs emplois dans la forme actuelle. Les entreprises dépendent d’un accès pratiquement sans discrimination aux marchés mondiaux. Ceci est particulièrement vrai pour les PME. Celles–ci ne disposant pas des ressources financières indispensables pour étendre leur présence dans les marchés cibles.
Dans l’industrie MEM, 98 % des entreprises sont des PME traditionnelles. Grâce à la suppression des obstacles douaniers et des entraves techniques au commerce non tarifaires, la compétitivité de ces entreprises augmente dans les débouchés correspondants, sans devoir quitter la Suisse. Ceci renforce la place industrielle suisse et assure des emplois dans l’industrie d’exportation, ainsi que dans leurs nombreux sous-traitants.
C’est justement en raison de l’absence d’impulsions de croissance que la politique extérieure suisse doit absolument étendre et approfondir rapidement son réseau d’accords de libre-échange, ce qui lui permettra de trouver des nouvelles opportunités commerciales. On pense principalement aux possibilités d’accords avec les États-Unis et les pays du Mercosur, qu’il s’agit de conclure le plus rapidement possible, avant que d’autres pays le fassent.
 
L’accord institutionnel est essentiel
La tâche consiste cependant à clarifier les relations avec l’Union européenne, qui est de loin le principal débouché de la Suisse. Pour cela, nous avons besoin de l’accord institutionnel. Il crée une base solide et durable pour la voie bilatérale, garantissant un accès privilégié au marché intérieur de l’UE. Cet accord prend parfaitement en considération les besoins de la Suisse et confère, outre l’assurance de l’accès au marché, des avantages importants à notre pays. Il garantit la sécurité juridique et respecte la souveraineté de la Suisse grâce à un mécanisme de règlement des litiges qui fonctionne bien. Il nous permet, en outre, de conclure de nouveaux accords d’accès aux marchés.
 
Swissmem
Philippe Cordonier
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