26 septembre 2016 |
Sécurité Environnement |
Environnement
L’assainissement de la décharge de Bonfol est achevé
La réhabilitation du site de la décharge de Bonfol est désormais achevée. En six ans, quelque 200’000 tonnes de produits toxiques et de sol contaminé ont été excavées. «Cinquante-cinq ans après le début de l’entreposage des déchets toxiques, l’assainissement de la décharge proche du village de Bonfol, en Ajoie, est terminé», précise un porte-parole de la bci, un consortium regroupant le canton du Jura et les entreprises de la chimie bâloise chargées de nettoyer le site.
Au total, 114’000 tonnes de déchets avaient été enterrées de façon anarchique et sans aucun inventaire dans une glaisière jouxtant la frontière française, de 1961 à 1976. C’est en 2000 que le Gouvernement jurassien a exigé de la chimie bâloise l’assainissement complet de la décharge. Il aura donc fallu seize ans pour étudier, préparer le projet et excaver la totalité des déchets. «Aujourd’hui, Bonfol est débarrassé de ses déchets», s’est réjoui le ministre jurassien David Eray, qui précise: «C’est une page qui se tourne, mais l’ouvrage n’est pas achevé». Le chef du Département de l’environnement faisait allusion à la poursuite des contrôles, au démontage des installations et à la réaffectation du site.
Pour excaver en toute sécurité ces dizaines de milliers de tonnes de déchets, il aura fallu construire une halle hermétique soutenue par des arches hautes de 40 m. Au total, ce sont quelque 200’000 tonnes de déchets toxiques, de fûts et de terre contaminée qui ont été déterrés et évacués par le rail pour être incinérés.
Les travaux ont connu un coup d’arrêt de plusieurs mois après une explosion survenue dans la halle en juillet 2010; elle n’avait heureusement pas fait de blessé. Depuis, plus aucun incident n’est venu entraver le ballet des grappins et des pelleteuses. Les observateurs qualifient cet assainissement d’exemplaire. «Pour le canton du Jura, ce dossier a représenté, dès le départ, un défi politique, juridique, technique et financier hors norme», a souligné David Eray. L’État a dû engager des ressources importantes et solliciter de nombreux experts. L’intégralité des coûts liés à ces tâches a été prise en charge par les entreprises chimiques.
Les autorités cantonales et la bci ont signé, en 2005, une convention qui réglait le problème financier. Le canton et le village jurassien de Bonfol n’auraient rien à payer. Le coût de l’assainissement s’élève à plus de 380 millions de francs, soit le double de l’évaluation initiale. Dans un essai publié en 2014, le journaliste José Ribeaud estime que la chimie aura finalement dépensé près de 500 millions de francs depuis le début de l’exploitation de la décharge, un montant qui intègre des travaux de géologie réalisés entre 1961 et 2000.