Des abonnements
pour l'enrichissement
16 avril 2021 | Sécurité Environnement 02/2021 | En bref

Les lacs suisses de moyenne altitude menacés par le réchauffement

Le réchauffement du climat va modifier la température, la couverture de glace et le brassage de nombreux lacs suisses, notamment ceux de moyenne altitude, provoquant, notamment, un appauvrissement de leurs eaux profondes en oxygène, selon une étude de l’Institut fédéral des sciences et technologies aquatiques (Eawag). L’étude a porté sur vingt-neuf lacs suisses, situés à des altitudes comprises entre 193 et 1797 m.

Dans la plupart des lacs de moyenne ou haute altitude, l’eau est brassée de la surface jusqu’au fond, chaque printemps, puis chaque automne. Ce brassage vertical influence de nombreux processus chimiques et environnementaux. L’eau de surface, riche en oxygène, et pauvre en nutriments, se mélange à celle du fond, qui est pauvre en oxygène mais riche en nutriments. Ce processus naturel équilibre la température du lac, jusque dans les couches profondes. En hiver et en été, en revanche, l’eau des profondeurs est séparée de la surface par une stratification stable de la température. Les écosystèmes des lacs et l’ensemble de la chaîne alimentaire, du plancton au poisson, sont habitués à ces variations saisonnières.

Or, si le climat se réchauffe de plus de 2 °C, au cours des prochaines décennies, les lacs de moyenne altitude risquent de perdre leur couverture de glace hivernale. Ce sera sans doute le cas, par exemple, du Lac de Joux (VD), ou de celui du Klöntal (GL). Ces deux lacs, comme d’autres, pourraient donc passer d’un régime de deux brassages annuels de l’eau profonde, à un seul, avec de lourdes conséquences sur leurs températures, la répartition de l’oxygène, ainsi que des nutriments.