Les plastiqueurs : enquête sur ces industriels qui nous empoisonnent

La production mondiale de plastique va doubler d’ici 2040. Les nettoyages de plages et autres interdictions de cotons-tiges ne suffiront pas à éteindre la menace. L’industrie promet d’injecter 1,5 milliard de dollars pour « muscler » le recyclage. Cependant, rien qu’aux États- Unis, 200 milliards de dollars vont être investis dans de nouvelles usines de production. De son côté, l’Europe réglemente le plastique à usage unique, mais laisse l’entreprise Ineos construire, sur le port d’Anvers, un énorme site de production, alimenté par du gaz de schiste américain. Destination phare des déchets occidentaux, l’Asie fait désormais figure de première poubelle de la planète. À l’image de l’industrie du tabac, en son temps, les industriels du plastique s’emploient à fabriquer du doute, minimiser les dangers de leurs produits. Car au-delà de la pollution visible qu’il génère, le plastique nous empoisonne au quotidien. Un poison impalpable, fait d’additifs toxiques, ainsi que de microparticules qui imprègnent l’air, l’eau, les sols et les corps. Journaliste indépendante, Dorothée Moisan est spécialisée dans les questions climatiques et environnementales. Elle a travaillé pendant dix-huit ans à l’AFP, comme correspondante à Toulouse, Washington et Bruxelles, avant de couvrir les affaires judiciaires françaises.