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30 juillet 2014 | Sécurité Environnement 02/2014 | Environnement

Les potentiels énergétiques cachés dans les déchets

Aujourd’hui, il ne suffit plus d’éliminer de manière fiable les déchets ou de purifier l’eau polluée. Il faut récupérer les potentiels énergétiques contenus dans les déchets, les eaux usées et les émissions atmosphériques. De nouvelles solutions et technologies voient le jour. Nombre d’entre elles seront présentées au salon IFAT, du 5 au 9 mai 2014 à Munich.
L’Union européenne a fixé cet objectif dans la directive sur la mise en décharge des déchets datant de 1999: il convient de réduire la mise en décharge desdits déchets. Ceci fait de l’Europe l’un des plus grand demandeurs de solutions de valorisation des déchets. D’après une étude récente de l’institut Frost & Sullivan, le marché européen des centrales d’incinération des ordures ménagères a réalisé en 2012, un chiffre d’affaires de 4,22 milliards de dollars. D’ici 2016, ce volume doit passer à 4,94 milliards.
 
 
Les nouvelles usines d’incinération des déchets
Pour ce qui est de la construction de nouvelles usines d’incinération des déchets, ce sont la Grande-Bretagne et la Pologne qui sont considérées comme les marchés les plus attrayants et les plus actifs des prochaines années. De l’Allemagne, la France et la Scandinavie, les pays pionniers en matière de valorisation thermique, on peut en revanche, d’après les estimations des analystes de Frost & Sullivan, déjà s’attendre à des impulsions venues de la modernisation d’installations pour une part vieilles de plusieurs décennies.
En dehors de l’Europe, c’est surtout la Chine qui mise de plus en plus sur l’incinération des déchets. La société de conseil Ecoprog, spécialisée dans les thématiques énergétiques et environnementales, prévoit que dans les cinq prochaines années, la République populaire mettra chaque année environ 125 usines en service, d’une capacité annuelle de 40 millions de tonnes.
 
Les perspectives de la gazéification
Outre l’incinération, la gazéification est un autre moyen d’extraire la teneur énergétique des déchets. Ici, c’est le traitement du méthane en vue d’obtenir une qualité équivalente à celle du gaz naturel, qui ouvre de nouvelles perspectives. Ceci permet, par exemple, d’injecter dans le réseau de distribution de gaz naturel, le gaz fabriqué dans des unités de production de biogaz à partir de déchets organiques, ce qui crée de nouvelles options logistiques et commerciales.
De grandes entreprises de dépollution sises aux Etats-Unis réalisent un intéressante recyclage. Elles transforment de plus en plus de gaz de décharge en carburant destiné à leurs propres camions de collecte des déchets roulant au gaz naturel.
Les déchets solides ne sont pas les seuls à receler des sources d’énergie cachées. C’est ainsi, par exemple, que l’an dernier, plus de 1200 GWh ont été produits à partir de gaz d’épuration. Ceci correspond à la consommation d’électricité d’environ 360’000 foyers. Et il est possible d’en produire encore beaucoup plus, car sur les quelque 10’000 stations d’épuration allemandes, il n’y en a qu’à peu près 1200 qui produisent du biogaz à partir de la digestion des boues d’épuration.
 
L’énergie des eaux usées
Mais avant même la phase d’épuration, on peut retirer de l’énergie des eaux usées. Car sous nos pieds coule en permanence un flux chaud: des eaux usées d’origine domestique, commerciale et industrielle s’écoulent dans les canalisations à des températures comprises entre 12 et 20 °C. En les faisant passer dans un échangeur thermique spécial, on peut récupérer ce potentiel thermique et l’utiliser à l’aide de pompes à chaleur, pour chauffer ou refroidir des bâtiments.
D’après le groupement d’entreprises, de prestataires de services et d’instituts de recherche réunis au sein de la «Themenallianz Abwasserwärmenutzung», on pourrait théoriquement chauffer 6 % environ de toutes les constructions en Allemagne, avec la chaleur produite à partir des eaux usées. Ce sont actuellement 35 installations de ce genre qui sont en service Outre-Rhin.
 
Le traitement des effluents gazeux
L’intérêt des concepteurs de technologies environnementales se porte aussi vers l’air. D’ingénieuses combinaisons de procédés permettent de traiter des effluents gazeux d’origine industrielle, afin de consommer moins de combustibles fossiles. Depuis peu, il est possible de concentrer les vapeurs de solvants et de les traiter de manière à pouvoir les brûler non loin de là, comme du gaz naturel, dans des chaudières ou des centrales de cogénération.