Manger du vrai pour du faux. Les scandales de la fraude alimentaire

La fraude alimentaire est un commerce rémunérateur. Et pour cause : vendre de la nourriture trafiquée, illégale, contrefaite ou contaminée est moins risqué – et parfois beaucoup plus rentable – que de se livrer aux trafics de drogue ou d’armes. Étayée d’exemples et de nombreux témoignages, cette enquête décrypte, preuves à l’appui, un phénomène savamment occulté. Elle remonte les filières, brosse le portrait des fraudeurs, explique pourquoi et comment des entreprises sortent des clous. Elle montre que, dans tous les pays, le crime organisé écoule de faux produits via les supermarchés, les restaurants ou sur Internet. Des exemples ? Du thon avarié subit des injections chimiques pour revenir sous un bel aspect dans les assiettes ; certains miels ne sont pas le produit des abeilles ; les mafias infiltrent le marché des fruits et légumes : le faux bio existe, comme l’huile d’olive sans olives, etc. Le pire, selon l’auteure : face à un péril qui prend de l’ampleur, les autorités, notamment en France, sont débordées. Quant à l’industrie agroalimentaire, elle est au courant, mais ne dit rien. La journaliste Ingrid Kragl est experte des questions alimentaire et directrice de l’information de la fondation Foodwatch pour la France. Elle affirme figurer sur la liste noire de la multinationale Monsanto-Bayer.