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27 avril 2022 | Oberflächen POLYSURFACES 02/2022 | Éditorial

On n’a pas de pétrole…

Par Yvette Allimann, rédactrice en chef responsable d’Oberflächen POLYSURFACE

Le 24 février, l’armée russe a attaqué l’Ukraine. Quel rapport avec le traitement de surfaces, me direz-vous ? Il y en a plusieurs. Cette attaque révèle au grand jour la forte dépendance aux hydrocarbures russes des économies occidentales, principalement comme fournisseur d’énergie, mais aussi pour fabriquer de nombreux types de plastique. Ceux-ci sont très utilisés pour leurs vertus comme revêtement de surface. L’attaque armée révèle aussi la difficulté d’obtenir du président russe, notamment, ce qui va à l’encontre de ses intérêts politiques, économiques et financiers.

Tout cela nous rend extrêmement vulnérables chaque fois qu’une crise survient. En 2020, un certain coronavirus a passagèrement interrompu, puis fortement ralenti les échanges internationaux. De nombreux dirigeants occidentaux ont compris qu’il est peu judicieux, voire dangereux de tout faire produire dans des usines se trouvant à l’autre bout du monde. Certains ont donc entrepris le rapatriement de leur production dans leur pays. Puis, à partir de l’automne 2021, des bruits de botte ont résonné en Russie et on craignait qu’elle n’envahisse l’Ukraine, ce qu’elle tente de faire depuis la fin février 2022. Les implications pour les clients, des hydrocarbures russes, sont une menace de pénurie, des augmentations de prix insensées et éventuellement un conflit moral, puisqu’en s’approvisionnant en Russie, ils soutiennent l’effort de guerre de ce pays. À tout cela s’ajoute la crise climatique et les prédictions alarmistes du GIEC.

La Suisse et l’Europe ont sur leur sol de nombreux instituts de recherche et des entreprises de renommée mondiale, qui travaillent depuis longtemps sur le remplacement du pétrole comme matière première et comme fournisseur d’énergie. Il est temps d’en tirer le meilleur parti et de faire en sorte de mettre en valeur les acquis de la science sur le sol suisse et européen. La crise pétrolière des années 1970 faisait dire à nos voisins français : « On n’a pas de pétrole, mais on a des idées ! » L’affirmation reste brûlante d’actualité.