Des abonnements
pour l'enrichissement
16 février 2021 | Sécurité Environnement 04/2020 | Sécurité

Une pellicule antibactérienne pour les produits imprimés

Georges Pop

L’entreprise Genoud Arts graphiques SA, basée au Mont-sur-Lausanne, dans le canton de Vaud, annonce qu’elle est désormais en mesure de proposer à ses clients un procédé capable de réduire, après 24 heures, jusqu’à 99 % de la charge bactérienne entrant en contact avec une surface imprimée. Ce procédé est destiné aux publications qui passent de main en main. Plusieurs clients ont déjà manifesté leur intérêt.

Une pellicule antibactérienne pour les produits imprimés

L’imprimerie Genoud Arts graphiques SA, basée au Mont-sur-Lausanne, propose à ses clients un film antibactérien pour leurs produits imprimés. © Genoud SA

Un traitement antibactérien pour les produits imprimés, le procédé n’est pas totalement nouveau, mais seule une poignée d’entreprises suisses sont, aujourd’hui, en mesure de le proposer à leurs clients. L’imprimerie vaudoise Genoud Arts graphiques SA, fondée en 1957, une pionnière de l’impression commerciale et de la photocomposition, vient d’entrer dans ce club restreint. Elle se montre, toutefois, très discrète à propos de l’entreprise spécialisée du sud de l’Europe qui lui fournit le film de poly­propylène antibactérien, un polymère thermo­plastique semi-cristallin. « Question de concurrence », explique Sébastien Gasser, le directeur médias et développement de l’entreprise, qui ajoute, un sourire en coin : « Mais il n’est vraiment pas très difficile, en faisant une recherche sur Internet, de trouver notre partenaire. Ce genre de procédé n’a vraiment rien de secret ».

 

Une pellicule antibactérienne pour les produits imprimés

L’imprimeur vaudois destine son filtre et son vernis antibactériens à tous les produits imprimés, sortis de ses ateliers, qui passent fréquemment de main en main. © Genoud SA

Sans recours aux nanoparticules

L’additif principal du film antibactérien, proposé par l’imprimerie, est basé sur les propriétés des ions d’argent, dont les vertus bactéricides sont avérées. Ces ions dénaturent les enzymes des cellules bactériennes, ce qui permet de les neutraliser. Appelé « effet oligodynamique » , ce procédé est déjà utilisé, notamment, dans la production de masques de haute sécurité. « Dans le cas qui nous occupe, il ne s’agit pas de nanoparticules, mais simplement d’un procédé d’imprégnation », tient à préciser Sébastien Gasser.

Expérience faite, le film de polypropylène, soumis au traitement antibactérien aux ions d’argent, réduit, après 24 heures, jusqu’à 99 % de la charge bactérienne en contact avec la surface imprimée. Selon ses concepteurs, cette protection bactéricide reste efficace pendant toute la durée de vie du produit pelliculé. Elle aide ainsi à maintenir propre et exempte de bactéries la surface du film, tout en réduisant le risque de contamination croisée. La pellicule a le même effet opaque ou brillant que celui d’une pellicule standard. Les mêmes propriétés peuvent être obtenues grâce à un vernis, soumis au même traitement antibactérien.

 

Une pellicule antibactérienne pour les produits imprimés

Le filtre et le vernis antibactérien proposés par l’imprimerie vaudoise ont, notamment, été testés contre des bactéries de type Escherichia coli.

Une efficacité durable, supérieure à 99 %

Le laboratoire britannique IMSL (Industrial Microbiological Services Ltd), spécialisé dans la réalisation d’essais indépendants de microbiologie sur les produits et les processus industriels, a effectué des tests d’efficience de l’action antimicrobienne de cette pellicule sur des bactéries de type Escherichia coli et Staphylococcus aureus. Selon l’entreprise vaudoise, la procédure suivie est celle régie par la norme ISO 22196. Le résultat des analyses a montré que les films qu’elle utilise ont une action antibactérienne d’une efficacité supérieure à 99 %.

« Il faut dissiper tout malentendu : nos films et vernis n’ont aucune incidence sur la pandémie actuelle, dont la cause est un virus. Beaucoup de gens confondent encore virus et bactéries. Nos produits sont efficaces seulement contre les bactéries », souligne Sébastien Gasser qui reconnaît que cette nouvelle offre s’adresse à un « marché de niche » : « Nos films et nos vernis offrent une protection antibactérienne pour les produits imprimés qui circulent et passent de mains en main. C’est le cas de certains catalogues, ou de certaines publications, qui sont déposés dans des salles d’attente, celles des médecins, par exemple ».

Selon le directeur médias et développement de Genoud Arts graphiques SA, plusieurs clients ont déjà manifesté de l’intérêt pour ces produits : « C’est le cas, par exemple, de certains de nos clients actifs dans le secteur horloger. Nous devrions commencer le travail incessamment. »