Prévenir les sinistres résultant du changement climatique
Georges Pop
En raison, notamment, du changement climatique, ainsi que des intempéries de plus en plus extrêmes qui y sont associées, l’Établissement d’assurance contre l’incendie et les éléments naturels du Canton de Vaud (ECA) a annoncé, en août dernier, avoir débloqué cinq millions de francs au profit des propriétaires. Cette somme est destinée à leur proposer des expertises et des recommandations pour améliorer la protection de leurs bâtiments, mais aussi de contribuer financièrement aux travaux à entreprendre.

L’Établissement d’assurance contre l’incendie et les éléments naturels du Canton de Vaud (ECA) met à disposition cinq millions de francs au profit des propriétaires pour sécuriser leurs bâtiments. © ECA
Selon l’ECA, dans le seul canton de Vaud, les sinistres liés aux éléments naturels occasionnent annuellement des dégâts dont le coût est estimé à quelque 27 millions de francs. Or, ces dommages sont en augmentation constante en raison de la pression démographique, mais aussi des changements climatiques, avec les épisodes météorologiques de plus en plus nombreux et violents qui leur sont liés, ainsi qu’à des bâtiments plus vulnérables face aux éléments naturels.
Afin de mieux prévenir ces sinistres, l’ECA, dans son communiqué, dit avoir développé une «prestation d’incitation inédite en Suisse». Son but est d’offrir conseils et assistance aux propriétaires - particuliers, entreprises, institutions, communes -, puis à contribuer à leur projet de protection des bâtiments, avec une participation financière allant jusqu’à 50 %.
Éviter une augmentation des primes
Les cinq millions de francs destinés au financement de ce service seront prélevés chaque année sur les bénéfices de l’Établissement. « Nous voulons proposer des moyens inédits dont les effets concrets se ressentent rapidement », a expliqué Serge Depallens, directeur général de l’ECA, pour qui « le but prioritaire de ce service est d’éviter une augmentation des primes d’assurance », en cas de sinistre. Dans son communiqué, l’Établissement d’assurance contre l’incendie et les éléments naturels du Canton de Vaud souligne qu’en sa qualité d’organe en charge de la prévention, il cherche « à agir sur ce facteur majeur qu’est la vulnérabilité des bâtiments. Ceux-ci sont souvent construits en respectant les normes énergétiques, tout en étant, cependant, peu résistants aux éléments naturels ».

Selon l’ECA, près de 90 % des sinistres sont dus aux phénomènes naturels, aggravés par le réchauffement climatique.
Une participation soumise à conditions
Sur son site, l’ECA précise que la participation financière à des travaux de protection n’est pas un droit. Elle doit faire l’objet d’une évaluation et d’une décision d’octroi par ses experts. De plus, elle n’est octroyée que sous réserve des fonds disponibles. L’ECA ajoute qu’elle ne prendra en considération et n’évaluera que les projets dont le coût est estimé à plus de deux mille francs. De plus, cette participation sera limitée à hauteur de 5 % de la valeur assurée du bâtiment concerné. Chaque demande devra être approuvée par l’ECA, avant le lancement des travaux. Enfin, à compter de la date de décision d’octroi, l’assuré disposera d’un délai de dix-huit mois pour réaliser les travaux.
Selon les chiffres de l’ECA, près de 90 % des sinistres sont dus aux phénomènes naturels non cartographiés, tels que la grêle, les tempêtes accompagnées de vents violents et de pluies diluviennes, le ruissellement de surface, le poids de la neige, etc. Ils touchent tous les bâtiments sans exception.