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19 août 2025 | Oberflächen POLYSURFACES | Éditorial

De la stabilité à la durabilité : le risque en vaut-il la chandelle ?

Par Noémie Ott chercheuse / cheffe de projet à la Haute école spécialisée de Suisse orientale (OST). Responsable du groupe de travail SGO-SST « Traitements de surfaces électrochimiques durables »

Les processus électrochimiques de traitement de surface sont au coeur de la fabrication moderne, des dispositifs médicaux de précision aux composants horlogers de haute performance. Et pourtant, les outils utilisés dans bon nombre d’ateliers n’ont pas fonda­mentalement changé depuis des décennies. Pourquoi prendre le risque de modifier ce qui fonctionne bien ?

Parce que la résilience et la pertinence à long terme l’exigent.

Les entreprises suisses de traitement de surface font aujourd’hui face à un contexte particulièrement tendu : augmentation des droits de douane sur les métaux critiques comme le nickel ou le cobalt, délais dans la livrai­son de produits chimiques, exigences accrues des clients nationaux ou internationaux en matière de transparence environnementale. Ces défis actuels exigent plus qu’un simple ajustement. Ils appellent une nouvelle approche du métier, qui peut être tout bénéfice pour celui-ci en intro­duisant de nouveaux produits.

Le présent numéro d’Oberflächen Polysurfaces montre qu’une moder­nisation réfléchie est non seulement possible, mais souhaitable pour renforcer sa compétitivité. Il ne s’agit pas de tout bouleverser, mais de mettre en oeuvre des procédés qui soient à la fois écologiquement viables et économiquement solides. Les solutions électrochimiques durables – qu’il s’agisse de systèmes de chrome trivalent, d’électrolytes utilisés en circuit fermé ou de bains écoresponsables – ne sont pas seulement plus propres : elles réduisent l’exposition aux risques, facilitent les autorisa­tions et peuvent même diminuer les coûts globaux d’exploitation.

Je suis convaincue que de nos jours, la durabilité n’est plus un fardeau : au contraire, c’est un atout stratégique. L’adoption de procédés plus durables diminue les risques, anticipe les normes de demain concer­nant des produits potentiellement à risque et réduisent la consommation d’énergie, tout en contribuant à assoir une crédibilité à long terme et à prendre une avance stratégique par rapport aux concurrents, y compris au plan international.

Oui, cette transition exige des investissements. Oui, elle demande de repenser des habitudes ancrées. Mais le coût de l’immobilisme est bien plus élevé : perte d’accès à certains marchés, complexification régle­mentaire, image figée.

Le groupe de travail de la SGO-SST sur les « Traitements de surfaces électrochimiques durables » a été créé pour soutenir et promouvoir cette transition. N’hésitez pas à nous contacter.

Les technologies présentées dans ce numéro le prouvent : performance et durabilité ne sont plus contradictoires. Elles sont les deux faces d’une même pièce – conçues non seulement pour répondre aux exigences d’aujourd’hui, mais pour anticiper celles de demain.