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23 mai 2017 | Oberflächen POLYSURFACES 01/2017 | Nanotechnologie

Traquer les nanoparticules

Le projet européen «Smart-Nano» livre de nouveaux outils pour déceler et identifier les nanoparticules dans les produits de grande consommation. Coordonnés par le CSEM, les travaux des huit partenaires du consortium permettent de simplifier considérablement les méthodes d’analyse des produits cosmétiques ou alimentaires.
Depuis 2013, la législation européenne exige des fabricants qu’ils mentionnent sur l’emballage de leurs produits, la présence de nanoparticules, ainsi que leur nature. Pour vérifier que ces exigences légales sont respectées, il faut des outils simples et efficaces. Pas facile lorsque l’on cherche des éléments minuscules bien cachés dans les produits cosmétiques ou alimentaires. C’est dans ce but que le projet européen «Smart-Nano» a été́ lancé. Il fournit aujourd’hui de nouvelles méthodes d’analyse prometteuses.

Inscrit dans le programme de recherche FP7 de la Commission européenne, ce projet a bénéficié d’un soutien financier de 3,5 milliards d’euros. Le consortium a travaillé sur ce projet durant 48 mois, le temps nécessaire au développement d’une plate-forme technologique financièrement avantageuse, proposant une solution complète pour la détection, l’identification et la mesure de nanoparticules artificielles dans des matrices complexes. Le projet a été́ dirigé par Stefano Cattaneo du CSEM. Il a réuni huit partenaires européens: CSEM SA, JRC-Joint Research Centre – Commission européenne (Italie), FeyeCon Development & Implementation BV (Pays-Bas), Postnova Analytics GmbH (Allemagne), Avid Nano Ltd (Royaume-Uni), AHAVA Dead Sea Laboratories Ltd (Israël), Ruđer Bošković Institute (Croatie) et ABICH Srl (Italie).
 
Le nouveau canal de mesure (au centre) est plus petit et donc plus économe que ce qu’on trouve sur le marché (en haut). Pour accélérer les mesures, un système comportant des canaux jetables (en bas) a été mis au point.

 
 

La créme solaire pour cobaye
La crème solaire, souvent pointée du doigt en raison des hautes concentrations de nanoparticules qu’elle comporte, a été́ choisie pour les premiers tests. Le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM) et ses sept partenaires ont eu la possibilité́ de travailler sur un onguent spécialement conçu pour les tests, ce qui offrait l’avantage de la fiabilité des résultats obtenus avant de tester les méthodes d’analyse sur des produits commerciaux. «Les méthodes analytiques que nous avons développées dans le projet se sont révélé́ plus efficaces que les méthodes existantes, tout en étant plus simples, plus rapides et moins coûteuses», se félicite David Müller, doctorant au CSEM.
 
Mieux comprendre les nanoparticules et leur toxicité
«Ces nouvelles méthodes d’analyse permettent aux consommateurs de recevoir une information fiable et abordable sur la présence des nanoparticules dans les produits qu’ils achètent», déclare Stefano Cattaneo, chef de projet au CSEM Landquart, l’antenne grisonne du CSEM. «Elles représentent aussi un outil précieux pour les industriels, toujours plus conscients de l’attention qu’ils doivent porter à ce problème, suivi de près par les autorités sanitaires», ajoute-t-il.
L’Union européenne ne compte d’ailleurs pas s’arrêter en si bon chemin. Le projet «ACE Nano», dans lequel le CSEM est également impliqué, est sur le point de débuter. Il va s’intéresser au lien entre les propriétés physico-chimiques des nanoparticules et leur toxicité́.
 
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