Un dispositif d’extinction mobile pilotable à distance

Pompier volontaire depuis 32 ans dans un centre de secours du SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) du département français du Nord, avec le grade d’adjudant-chef, ingénieur de formation, Jean-Michel Héricotte achève actuellement la mise au point d’un dispositif d’extinction automatisé permettant d’intervenir au coeur d’un brasier sans présence humaine. Baptisé « FireJet », ce robot pilotable à distance, comprend une conduite munie de divers capteurs, capable de se déplacer par sustentation hydraulique. Le procédé consiste à maintenir et à déplacer un objet au-dessus du sol, sans contact avec celui-ci, grâce à la pression de l’eau.

Une tête munie d’instruments de mesure et de caméras

Selon son concepteur, la tête de ce dispositif est munie de divers appareil pour effectuer une « lecture » du feu et examiner les lieux. Elle comporte un explosimètre pour mesurer la présence de gaz explosif ou inflammable, une caméra thermique pour localiser les points chauds, une seconde caméra pour explorer le terrain et localiser des individus ou des animaux en détresse, un projecteur, un micro, un hautparleur, une réserve d’oxygène pour communiquer et venir en aide à d’éventuelles personnes prisonnières des flammes, ainsi qu’une lance d’incendie orientable.

Une fois achevé, le « FireJet » pourra être embarqué à bord d’un fourgon pompetonne (FPT) disposant d’une réserve d’eau nécessaire à son fonctionnement, avant d’être déployé sur le lieu d’un incendie. Un seul opérateur suffira à le mettre en marche et à l’orienter, grâce à un boîtier de commande et un écran. Une fois sur le lieu de l’intervention, l’opérateur pourra soit interrompre la sustentation pour précéder à l’extinction, soit poursuivre l’approche du feu en utilisant la lance et en recourant à des réseaux d’alimentation séparés.

Des réglages en cours

« Pour un pompier, il est toujours très difficile de s’approcher des flammes en raison de la forte chaleur, de la fumée, de la peur parfois, ainsi que des différents obstacles », explique Jean-Michel Héricotte, qui espère que son dispositif réduira les risques d’intervention et épargnera des vies humaines. Pour le moment, l’inventeur est parvenu à faire sustenter sa lance mobile sur quelques mètres de distance. Il poursuit les réglages de son appareil dans son atelier d’Englefontaine, une petite commune proche de la frontière belge. Il espère être en mesure de présenter un prototype opérationnel de son dispositif lors du prochain congrès national des sapeurs-pompiers de France, qui se déroulera à Toulouse du 4 au 8 octobre 2023.

Soutenu par le SDIS de sa région, ainsi que par les étudiants de l’Université Polytechnique Hauts-de-France, à Valenciennes, qui ont validé son dispositif, l’ingénieur-pompier avoue manquer de fonds pour achever la mise au point de son « FireJet », lequel a déjà été breveté auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI).
Il a récemment lancé une campagne de financement participatif dans l’espoir de réunir la somme nécessaire.