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22 novembre 2018 | Sécurité Environnement 03/2018 | Sécurité

Une étude relative à la sécurité sur les réseaux sociaux

Sur Internet, les Suisses craignent les provocateurs et les trolls. Seuls les cybercriminels les font trembler. Pourtant, une personne sur deux ne se préoccupe pas particulièrement des paramètres de sécurité sur ses réseaux sociaux. C’est ce que révèle l’Étude de confiance 2018 relative à la sécurité des données de ­comparis.ch
En matière de menaces sur Internet, les provocateurs et les trolls (râleurs et pourrisseurs de discussions) sont redoutés par un grand nombre de personnes. C’est ce que révèle la dernière étude de confiance relative à la sécurité des données du comparateur sur Internet ­comparis.ch.

En effet, dans cette étude, la menace des harceleurs en ligne est estimée à 5,7 sur une échelle de 1 à 10, ce qui place ceux-ci parmi les acteurs de la Toile dont les répondants se sentent le plus fortement menacés. Seuls les cybercriminels font trembler davantage que les trolls. Ils apparaissent en première position (6,7) dans la perception des menaces.
A contrario, les services de renseignement (5,3), les entreprises du Web comme Google et Facebook (5,2), ainsi que les opérateurs téléphoniques en Suisse (4,3) suscitent un sentiment de menace bien plus faible. Concernant les institutions gouvernementales et les autorités, cette perception de menace s’est, certes, fortement accrue ces dernières années (de 2,7 en 2015 à 4,1 en 2018), mais les personnes interrogées considèrent toujours les pouvoirs publics comme la moindre des menaces sur Internet.
 
Vérifier ses paramètres de protection de la vie privée
Selon l’expert numérique de Comparis, Jean-Claude Frick, le meilleur moyen de se prémunir des trolls est de vérifier régulièrement ses paramètres de protection de la vie privée. Or, seulement 52 % des personnes se préoccupent des paramètres de confidentialité de leurs réseaux sociaux.
Il est également conseillé aux utilisateurs de revoir leurs configurations dès qu’un prestataire modifie ses conditions. «Moins il y a  d’informations personnelles consultables et plus le cercle de personnes pouvant voir ses propres contributions est restreint, mieux c’est. Les personnes protégeant leur vie privée sur la Toile sont moins vulnérables face aux discours de haine et tiennent les trolls à l’écart», déclare Jean-Claude Frick.
Protéger ses propres contenus sur Internet est donc loin derrière les mesures classiques et largement répandues, de protection sur Internet: 67 % des personnes interrogées se connectent à l’e-banking exclusivement depuis leur ordinateur privé et 63 % effectuent régulièrement des mises à jour de leurs logiciels.
 
Discours de haine: les sondés se sentent peu menacés
Le classement par priorité des mesures adoptées reflète le sentiment subjectif de menace ou la perception d’être effectivement concerné par un phénomène – une classification qui se différencie nettement de la perception abstraite du danger que représentent les acteurs du Net. En effet, les sondés ressentent personnellement la plus grande menace face aux virus et chevaux de Troie (6,9), aux pourriels et à l’hameçonnage (6,8), ainsi qu’à l’empreinte électronique laissée (6,4).
Pourtant, les discours de haine – ce que font précisément les trolls et les provocateurs – sont jugés par les sondés comme une menace personnelle directe nettement plus faible (5,1). Ce phénomène, à l’instar de la pornographie/pédophilie (5) et du chantage via des photos de nus (4,4), fait partie des menaces placées aux échelons les plus bas d’une échelle d’estimation subjective.
 
Les trolls menacent la culture du dialogue
Jean-Claude Frick met en garde contre un faux sentiment de sécurité: «Toute personne qui publie quelque chose sur un réseau social – qu’il s’agisse d’une photo de vacances, d’un commentaire à une publication, d’une propre publication ou d’une contribution à un blog – peut potentiellement être harcelée par un troll.» Et le nombre d’internautes concernés n’est pas des moindres. Selon une analyse de l’éditeur de l’application Hootsuite, la Suisse compte aujourd’hui quelque 4,4 millions d’utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux.
«Les trolls mettent la culture du dialogue sur Internet en péril», estime Jean-Claude Frick. Car les contributions émotives basées sur la provocation que des commentateurs parfois organisés font à certaines publications, enveniment les discussions. Et l’expert d’ajouter: «En diffusant des fausses nouvelles, les trolls cherchent à contrôler l’opinion et à circonscrire les sujets de discussion».
 
Peu de confiance dans les réseaux sociaux
L’usage insouciant des paramètres de confidentialité personnels tranche avec le manque de confiance dans les réseaux sociaux. En effet, les sondés accordent une confiance nettement moindre aux réseaux comme Facebook, Instagramm ou Twitter (4,0 sur l’échelle de confiance de 1 à 10), aux services de tchat et de messagerie comme WhatsApp ou Snapchat (4,9), ainsi qu’aux réseaux professionnels comme Linkedin et Xing (4,9), qu’aux banques et aux autorités, qui figurent en tête du classement avec respectivement 7,2 et 7,1. Seuls les sites de rencontre, avec 3,4 obtiennent une estimation encore plus mauvaise.
 
La méthode
L’enquête a été réalisée en mars 2018 par l’institut de sondage et d’études de marché Market Agent pour le compte de comparis.ch, auprès d’un échantillon de 1019 personnes issues de toutes les régions de Suisse. Le sondage est représentatif des internautes suisses.
Lancé en 2013, ce sondage est réitéré tous les ans à l’aide d’un questionnaire type, afin de mesurer de manière représentative l’état d’esprit et le comportement des Suisses concernant la sécurité et la protection des données, et de relever des variations.
 
À propos de comparis.ch
Avec plus de 80 millions de visiteurs chaque année, comparis.ch compte parmi les sites Internet les plus consultés de Suisse. L’entreprise compare les tarifs et les prestations des caisses maladie, des assurances, des banques et des opérateurs télécom. Elle présente aussi la plus grande offre en ligne de Suisse pour l’automobile et l’immobilier. Avec ses comparatifs détaillés et ses
analyses approfondies, elle contribue à plus de transparence sur le marché. Créée en 1996 par l’économiste Richard Eisler, Comparis emploie aujourd’hui quelque 180 collaborateurs à Zurich.
 
 
Jean-Claude Frick

comparis.ch SA
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www.comparis.ch