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21 september 2012 | La Revue POLYTECHNIQUE 08/2012 | Économie

Automatisation industrielle: la branche reste confiante

L’automatisation industrielle suisse continue de lutter contre une situation difficile sur les marchés monétaires. Sous l’influence du franc fort, le chiffre d’affaires global des entreprises technologiques a reculé de 2,7 % en 2011 par rapport à l’année précédente. Faisant confiance à la capacité d’innovation et à la flexibilité des entreprises, le salon suisse de la technologie SINDEX rassemblera les acteurs de la branche cet automne sur le site d’exposition de Berne.
Les entreprises réunies au sein de l’organisation faîtière swissT.net ont réalisé l’an passé un chiffre d’affaires total de 1459 millions de CHF dans le secteur de l’automatisation et celui de l’électronique/électrotechnique. C’est 2,7 % de moins que l’année précédente (2010: 1499 millions de CHF). Ce recul illustre la force du franc suisse, mais également l’incertitude qui règne quant à l’évolution de la conjoncture. En 2011, le chiffre d’affaires global de la branche de la technologie a certes été nettement meilleur que celui de 2009, marqué par la crise (1112 millions de CHF), mais il reste en deçà des chiffres d’affaires enregistrés en 2007 (1578 millions de CHF) et 2008 (1517 millions de CHF). Les chiffres présentés par swissT.net englobent les résultats de quelque 300 entreprises qui, ensemble, génèrent 60 % du volume d’affaires dans le domaine de l’automatisation industrielle. Le chiffre d’affaires total du secteur de l’automatisation industrielle est estimé à quelque 2,5 milliards de francs, ce qui prouve son importance sur le plan de l’économie nationale. Ce chiffre ne tient pas compte des entreprises en amont et en aval dans la chaîne de valeur ajoutée.
 
La force du franc suisse met sous pression les entreprises
La force du franc suisse continue de mettre sous pression les entreprises technologiques, en particulier celles de petite taille ou de taille moyenne. «Le cours élevé du franc a été répercuté sur les fournisseurs par certaines grandes entreprises du secteur MEM ou s’est traduit par une augmentation des achats directs dans la zone euro», précise René Brugger, président de l’organisation faîtière du secteur technologique swissT.net. Sur le plan individuel, les entreprises sont affectées à des degrés divers par la situation sur le marché des changes. Les sociétés strictement commerciales ont profité jusqu’ici du franc fort. Les PME, dont la chaîne de valeur ajoutée est principalement en Suisse, subissent en revanche une énorme pression sur les marges. Dans certains cas, leurs perspectives sur le long terme se voient compromises. De précieux emplois sont ainsi menacés dans l’industrie. La perte de compétences qui en résulterait affaiblirait l’industrie helvétique dans son ensemble.
 
Une détérioration du marché des affaires
L’état d’esprit qui prévaut dans la branche continue d’être marqué par l’incertitude liée aux perspectives conjoncturelles. Dans le baromètre d’opinion publié tous les six mois par swissT.net, seul un cinquième des entreprises prévoyaient une tendance à la hausse pour le premier semestre 2012. Selon le sondage effectué en automne dernier, presque deux entreprises sur cinq s’attendaient en revanche à une détérioration de la marche des affaires. En outre, l’état d’esprit est à peu près identique dans le secteur de l’automatisation (connexion et dispositifs de commutation, conditionnement électronique, fabrication de produits électroniques, approvisionnement en électricité dans l’industrie, moyens de production pour le montage de produits électroniques, informatique embarquée, technique de mesure et de contrôle) et le secteur de l’électronique et de l’électrotechnique (capteurs, technique de mesure et de régulation industrielle, systèmes d’automatisation, ingénierie, moteurs électriques et mécaniques, appareils de commande à basse tension, robotique, systèmes de vision, RFID). Le baromètre de l’opinion reflète une dégradation de la situation en ce qui concerne les entrées de commandes.
 
Le secteur de la technologie envisage l’avenir avec confiance
Malgré les conditions cadres difficiles, le secteur de la technologie envisage l’avenir avec une certaine confiance. Ses espoirs se fondent sur l’importante capacité d’innovation des entreprises et leur haut degré de flexibilité. Les dernières prévisions du Centre de recherches conjoncturelles de l’ETH Zurich (KOF) sont, elles aussi, optimistes. Le sondage du KOF fait ressortir une amélioration du climat dans le secteur de l’industrie dans son entier. Les entreprises du secteur de l’automatisation industrielle, qui fournissent les constructeurs suisses de machines et d’installations, ainsi que les intégrateurs de système avec des composants et des solutions globales espèrent en tirer profit. D’après les données du KOF, la marche des affaires dans l’industrie s’est améliorée et le creux conjoncturel de fin 2011 semble dépassé. La conjoncture mondiale marque une tendance à la hausse et l’Allemagne, principal partenaire commercial de la Suisse, a de bonnes perspectives conjoncturelles.
 
SINDEX, quelque 300 entreprises s’y sont donné rendez-vous
En dépit de ces signaux positifs, la surévaluation du franc suisse reste un problème pour la branche de la technologie. «Nous sommes dépendants du soutien du monde politique et des responsables de la Banque nationale», souligne René Brugger, président de swissT.net. En septembre prochain, la branche de la technologie aura l’occasion de se faire entendre directement par les responsables politiques. La branche se réunira pour la première fois du 4 au 6 septembre sur le parc d’exposition de Berne dans le cadre du salon suisse de la technologie SINDEX. Quelque 300 entreprises y présenteront, sur une surface d’environ 20’000 m2, des produits et des services relevant de l’automatisation, de la robotique et de la manutention, de la technique des fluides, de l’électronique, de l’électrotechnique, de la productique, mais également de la formation, de la recherche et du développement. Les produits et les solutions des domaines de l’automatisation et de l’électronique constitueront un des points forts du salon.
La manifestation est soutenue par l’association GOP, qui aide les entreprises actives dans le secteur de la fluidique. Également au programme à Berne le 4 septembre 2012, le symposium d’ouverture haut en couleur du salon SINDEX: des représentants de marque des exposants et de leurs clients y discuteront des conditions cadres politico-économiques dans la branche MEM. La manifestation est placée sous le thème phare «Nos innovations pour notre place industrielle».