29 march 2012 |
Revue internationale de criminologie et de police technique et scientifique 01/2012
De la résistance du crime en général et de la résistance des délinquants sexuels en particulier
par Loup Noali
Définie comme la décision du délinquant de renoncer définitivement aux errements qui ont justifié sa condamnation, la désistance du crime présente certains traits généraux, facteurs prédictifs de nature à favoriser ou, au contraire, à prévenir la rechute i. e. âge, travail, conditions matérielles, liens familiaux et sociaux…
S’agissant des Auteurs d’Agressions Sexuelles (AAS) cependant, la désistance répond à des conditions spécifiques qui rendent certains de ces indicateurs plus ou moins inopérants, aboutissant ainsi à un plus lourd facteur d’indétermination – et donc d’incertitude – dans le pronostic. Celui-ci apparaît notamment tributaire – bien que non exclusivement sans doute – d’éventuels troubles de la personnalité sur lesquels butent les méthodes actuarielles de prévision pourtant de nos jours éprouvées.
La désistance du crime n’est pas seulement un lancinant problème pour la criminologie. Elle apparaît un sujet hautement préoccupant dans les sociétés modernes. En témoignent des politiques sécuritaires de plus en plus sévères, tout se passant au fond comme si plus de sécurité dût appeler toujours plus de sécurité.
Ce constat rend d’ailleurs compte de mesures préventives sans cesse renforcées concernant les AAS qui aboutissent de facto à une véritable dénaturation du concept en ce qui les regarde puisque la désistance suppose normalement un certain degré de liberté – et donc de responsabilité de l’auteur – avec quoi une surveillance hautement contraignante, voire une excessive stigmatisation dans certains Etats, ne sont bien évidemment guère conciliables.
S’agissant des Auteurs d’Agressions Sexuelles (AAS) cependant, la désistance répond à des conditions spécifiques qui rendent certains de ces indicateurs plus ou moins inopérants, aboutissant ainsi à un plus lourd facteur d’indétermination – et donc d’incertitude – dans le pronostic. Celui-ci apparaît notamment tributaire – bien que non exclusivement sans doute – d’éventuels troubles de la personnalité sur lesquels butent les méthodes actuarielles de prévision pourtant de nos jours éprouvées.
La désistance du crime n’est pas seulement un lancinant problème pour la criminologie. Elle apparaît un sujet hautement préoccupant dans les sociétés modernes. En témoignent des politiques sécuritaires de plus en plus sévères, tout se passant au fond comme si plus de sécurité dût appeler toujours plus de sécurité.
Ce constat rend d’ailleurs compte de mesures préventives sans cesse renforcées concernant les AAS qui aboutissent de facto à une véritable dénaturation du concept en ce qui les regarde puisque la désistance suppose normalement un certain degré de liberté – et donc de responsabilité de l’auteur – avec quoi une surveillance hautement contraignante, voire une excessive stigmatisation dans certains Etats, ne sont bien évidemment guère conciliables.