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12 march 2018 | La Revue POLYTECHNIQUE

Déchets électroniques: cri d’alarme de l’ONU

En 2016, la planète Terre a produit 44,7 millions de tonnes de déchets électroniques, soit 8 % de plus qu’un an auparavant, révèle l’ONU dans son dernier rapport consacré à ce type de pollution. Cette hausse devrait s’accélérer pour atteindre 17 % d’ici à 2021. Quant au PNUE, il appelle à poursuivre les efforts dans la gestion et le recyclage, afin d’atteindre les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030.
Télévisions, téléphones mobiles, ordinateurs ou encore réfrigérateurs et panneaux solaires: l’accumulation de ces déchets, le plus souvent nocifs pour l’environnement et la santé, représente l’équivalent de 4500 tours Eiffel, souligne le rapport publié par l’Université des Nations Unies (UNU), l’Union internationale des télécommunications (UIT) et l’Association internationale des déchets solides.

Selon une étude de l’UNU, la consommation de produits électroniques ne cesse d’augmenter dans le monde. En 2013, un foyer belge comprenait en moyenne 79 appareils électroniques: télévisions, ordinateurs, serveurs Internet, machines à laver, cafetières, fours, grille-pains, alarmes antifumée, etc., en plus des lampes et autres sources de lumière. Le poids total de ces équipements atteignait 276 kg par habitant, un nombre en augmentation du fait du développement des innovations électroniques et technologiques.
 
En 2016, seuls 20 % des déchets électroniques ont été collectés et recyclés. (Photo: UIT)

 

 
Des métaux précieux qui pourraient être récupérés
Seuls 20 % des déchets électroniques générés en 2016 ont été collectés et recyclés. Les 80 % restants ont été incinérés, entreposés dans des décharges en plein air ou enfouis dans le sol et ce, malgré la présence de métaux précieux comme l’or, l’argent, le cuivre et le platine, qui pourraient être récupérés. La valeur totale de ces matériaux a été estimée à 55 milliards de dollars, un chiffre supérieur aux économies nationales de la plupart des pays dans le monde, notent les auteurs du rapport.
L’ONU appelle à un meilleur traitement des déchets électroniques, tout en constatant une amélioration dans la mise en place de politiques de recyclage. Soixante-six pour cent de la population mondiale, dans 67 pays, bénéficie de ces politiques, contre 44 % en 2014, date de la précédente étude. Cette amélioration est due essentiellement à l’adoption d’une nouvelle réglementation par l’Inde.
 
Le PNUE appelle à poursuivre les efforts
Dans son dernier rapport intitulé «Réponse du système des Nations Unies pour lutter contre les déchets électroniques», le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) appelle à poursuivre les efforts dans la gestion et le recyclage des déchets électroniques, afin d’atteindre les objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030. Il souligne l’importance de la collaboration et de la coordination entre les différentes entités de l’ONU pour résoudre le problème global de ces déchets.
Le rapport du PNUE appelle à renforcer la coordination et la promotion de programmes communs au sein de l’Organisation des Nations Unies dans le domaine de la prévention et de la gestion des déchets électroniques, ainsi qu’à investir davantage dans les programmes, les mécanismes et les projets existants, y compris ceux portant sur l’écodesign et le recyclage des équipement électriques et électroniques. Ces recommandations ont été discutées par les quelque 4000 participants à l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement qui s’est déroulée du 4 au 6 décembre derniers à Nairobi.
Toujours selon le PNUE, au moins quatorze processus et accords mondiaux et neuf régionaux contribuent aujourd’hui au contrôle et à la gestion des déchets électroniques. Vingt-trois entités des Nations Unies sont impliquées dans 154 initiatives s’attaquant au problème mondial de ces déchets.