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25 april 2012 | La Revue POLYTECHNIQUE

Des métaux lourd pour la chimie verte

Le groupe du professeur Claude Grison au Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive de l’Université de Montpellier démontre que des éléments métalliques extraits de plantes peuvent remplacer certains réactifs utilisés en chimie pour des synthèses industrielles. Actuellement, la pollution des sols par les métaux lourds est un problème écologique très grave. Au-delà des soucis environnementaux, ce phénomène est préoccupant d’un point de vue sanitaire. Il y a une trentaine d’années, des botanistes ont découvert sur des sites pollués, des végétaux capables d’absorber et de concentrer des métaux lourds. Ces plantes ont un effet dépolluant, mais lorsqu’elles meurent, les métaux retournent dans la terre.
Depuis plus de cinq ans, Claude Grison travaille sur l’idée de combiner la réhabilitation écologique durable des sites miniers et la transformation des éléments traces métalliques d’origine végétale en catalyseurs pour l’industrie chimique. La catalyse permet d’accélérer une réaction chimique qui, autrement, se produirait de manière plus lente. L’inconvénient de l’extraction de ce type de métaux du minerai est qu’elle coûte de plus en plus cher, surtout en consommation d’énergie. Claude Grison a démontré que les éléments traces métalliques d’origine végétale peuvent se substituer efficacement à ceux obtenus par voie classique. Les résultats permettent aujourd’hui d’envisager le développement industriel de cette chimie plus «verte», aussi efficace, et moins coûteuse que les procédés de production actuels.