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27 may 2015 | La Revue POLYTECHNIQUE

Édito (3/2015)

Des surfaces d’avenir en métaux légers
Les métaux légers, comme l’aluminium ou le titane, prennent toujours davantage d’importance dans la production. De faible poids, ils sont particulièrement solides. Leur surface est toutefois trop tendre et pas suffisamment résistante à la corrosion pour supporter des charges élevées. A l’ère de la construction légère, le traitement de surface de l’aluminium et du titane est donc d’un intérêt croissant. Des procédés comme l’anodisation, permettent de doter les éléments de construction en métaux légers, d’une couche de protection dure, résistante à la corrosion.
Le département de galvanoplastie de l’institut Fraunhofer IPA a acquis, ces dernières années, une parfaite connaissance du domaine du traitement de surface des métaux légers. Ainsi, par exemple, dans le cadre d’un projet de recherche public, les scientifiques de l’IPA sont parvenus à réduire de 40 % la consommation d’énergie du procédé d’anodisation d’une entreprise partenaire. Ce faisant, les experts en galvanoplastie ont fait faire un grand pas à la technique traditionnelle. «Notre idée est la suivante: moins d’apport de chaleur, moins de refroidissement», explique Klaus Schmid, chef de groupe du département «Galvanoplastie» de l’institut Fraunhofer IPA. Il faut savoir, en outre, que l’anodisation est l’un des procédés les plus énergivores de la galvanoplastie. Lors de l’anodisation, la pièce est mise sous tension. Il se produit une réaction qui transforme le métal de surface en une couche d’oxydation dure et résistante. Cette réaction engendre beaucoup de chaleur, qui est évacuée au moyen d’équipements de refroidissement.
Afin de mettre ne œuvre le principe «moins d’apport de chaleur, moins de refroidissement», les scientifiques ont travaillé avec du courant pulsé plutôt qu’avec du courant continu, comme c’est le cas habituellement. Ceci consomme beaucoup moins d’énergie par rapport au procédé traditionnel. Par ailleurs, cette méthode permet d’utiliser une technique de refroidissement efficace du point de vue énergétique. C’est avant tout lors de l’anodisation dure, qui exige un refroidissement particulièrement important des électrolytes, que l’on peut économiser encore davantage d’énergie.
Selon Klaus Schmid, les possibilités de développement des procédés d’anodisation sont loin d’être épuisées. Son équipe multidisciplinaire, composée de spécialistes des matériaux, d’ingénieurs et de chimistes, est particulièrement bien équipée pour répondre aux futurs défis. Elle travaille actuellement sur une méthode de surveillance des procédés d’anodisation en temps réel. Les informations ainsi obtenues permettront d’optimiser les procédés d’une manière encore plus ciblée.
 
Aldo Tormen
Rédacteur en chef