20 march 2018 |
La Revue POLYTECHNIQUE
Éditorial (3/2018)
Les malheurs de l’informatique
Virus, chevaux de Troie, vers, macrovirus, rançogiciels, hameçonnage et autres logiciels malveillants, les ordinateurs, mais aussi les téléphones portables, les objets connectés ou les voitures communicantes, sont souvent une proie facile pour les cyberdélinquants. Plus personne n’y échappe, qu’il s’agisse de PME, de multinationales, d’administrations ou de particuliers. Ils seraient plus de 100’000 maliciels à sévir dans le cyberspace, attaquant principalement le système d’exploitation Windows, mais pouvant également infecter ceux de type Linux ou Unix non sécurisés. Les tablettes et smartphones, eux aussi, ne sont pas épargnés. Un expert en sécurité à récemment découvert l’existence d’un robot programmé pour envoyer un lien Internet piégé à 711 millions d’adresses électroniques arnaquées ! Comment se protéger ? Des moyens existent, en voici quelques-uns.
Le maillon faible est principalement le courriel, par lequel transitent 98 % des attaques. Acquérir de bons réflexes et former les collaborateurs dans les entreprises est donc essentiel. Ne jamais ouvrir des fichiers ou des liens provenant d’expéditeurs inconnus sans en avoir vérifié l’origine, doit être une évidence. Il faut particulièrement se méfier des messages contenant des fautes d’orthographe, ainsi que des extensions peu courantes, telles que .vbs, .shs ou .jbs, par exemple. Il est tout aussi imprudent de brancher une clé USB dont on ignore l’origine.
Les mots de passe trop rudimentaires sont une entrée facile pour les cyberdélinquants, qui disposent de logiciels générant des millions de combinaisons de caractères. Ils les testent sur les sites et finissent souvent par crier «Bingo !». Pour limiter les dégâts, il vaut mieux choisir un mot de passe composé non seulement de lettres et de chiffres, mais aussi de majuscules et de minuscules, ainsi que de signes de ponctuation et de caractères spéciaux.
Sauvegarder quotidiennement ses données sur un disque dur externe est une précaution indispensable pour prévenir les rançogiciels. Dans une telle éventualité, les experts sont unanimes: ne jamais céder au chantage ! D’une part, rien ne garantit que les cyberdélinquants rétabliront l’accès aux données bloquées – ils peuvent, au contraire, faire monter les enchères. D’autre part, régler la rançon peut mettre en péril le moyen de paiement. Par ailleurs, un second disque dur externe devrait servir à conserver des données datant de quelques jours, voire de plusieurs semaines, afin d’éviter qu’un cheval de Troie ne fasse entrer le loup dans la bergerie et que celui-ci se réveille au bout d’un certain temps !
Loin d’être exhaustif, ce bref tour d’horizon a pour unique but de rappeler qu’à l’heure où l’informatique est devenue incontournable dans quasiment tous les domaines de l’économie, la vigilance est indispensable, aussi bien sur le plan des pratiques courantes, que du matériel utilisé.

par Michel Giannoni