Énergie & Environnement /3/2020)
Une étude de l’EPFL révèle que plus de la moitié des 9,6 millions de toits recensés en Suisse sont capables de recevoir des panneaux photovoltaïques. Une telle entreprise, une fois menée à terme, pourrait fournir quelque 40 % de la demande d’électricité annuelle.
Pour parvenir à ce résultat, les chercheurs du Laboratoire d’énergie solaire et physique du bâtiment (LESO-PB) disent avoir développé une méthodologie qui combine des algorithmes d’apprentissage automatique, des systèmes d’information géographique (GIS) et des modèles physiques.
Selon le communiqué de l’EPFL, les bâtiments ont été modélisés par l’Office fédéral de l’énergie, grâce au Système national d’Information Géographique SIG-Energie. Les algorithmes ont permis d’évaluer la surface apte à recevoir des capteurs, en fonction de la forme et de l’ensoleillement des toits. Pour la première fois, une estimation horaire de la capacité photovoltaïque a été introduite. L’étude a conclu à un potentiel de 24 TWh.
Le secteur pétrolier ne se diversifie pas assez vite
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) appelle le secteur pétrolier et gazier à agir urgemment pour répondre aux changements climatiques, en se diversifiant plus fortement dans les énergies propres. Dans son dernier rapport annuel, l’organisation internationale, basée à Paris, constate que les grands groupes pétroliers privés n’ont que très timidement pris le virage de la diversification vers le solaire, l’éolien terrestre et maritime, ou les biocarburants. Leurs investissements hors de leur « cœur de métier » ne représentent aujourd’hui que 1 % de leurs investissements totaux. Même pour les entreprises les plus avancées dans la transition, ce chiffre plafonne « à un maigre 5 % », regrette l’AIE.
L’AIE note que le problème n’est pas seulement du ressort des six « supermajors », les groupes privés BP, Chevron Texaco, ConocoPhillips, ExxonMobil, Shell et Total, mais aussi de celui des compagnies nationales, notamment la saoudienne Aramco, qui représentent à elles seules plus de la moitié de la production mondiale d’hydrocarbures. Or, selon le rapport, « nombre d’entre elles sont mal placées pour s’adapter aux changements dans la dynamique énergétique mondiale. »
L’agence plaide par ailleurs pour une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre liées directement à l’extraction, puis à la distribution des hydrocarbures. Elle estime que cette réduction « devrait être une priorité pour tous ». Ces rejets représentent aujourd’hui 15 % des émissions de gaz à effet de serre liées à l’énergie. L’AIE s’alarme notamment des importantes fuites de méthane.
L’AIE est une organisation internationale fondée par l’OCDE en 1974, dans le but de promouvoir la sécurité énergétique. Elle compte actuellement une trentaine de membres, essentiellement des pays d’Europe et d’Amérique du Nord.