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15 june 2017 | La Revue POLYTECHNIQUE

Énergie & Environnement (6-7/2017)

Une colonne Morris dépolluante
Une copie de l’antique colonne Morris, ce mobilier urbain qui faisait office de support d’informations au XIXe siècle, va être transformée en puits de carbone. C’est la place d’Alésia, dans le XIVe arrondissement de Paris, où transitent plus de 72’000 véhicules par jour, qui a été choisie pour cette expérimentation.
Le spécialiste français de gestion de l’eau et des déchets, Suez, est à l’origine de ce projet, qui a pour but de s’attaquer à la pollution de l’air à l’aide de microalgues. Le dispositif s’inspire de la photosynthèse, une réaction biochimique naturelle des végétaux. Dans une colonne en verre remplie d’eau, des microalgues vont fixer le gaz carbonique présent dans l’air. Ces organismes vivants composés de chloroplastes vont capter la lumière extérieure et celle créée par des barres de diodes électroluminescentes pour transformer le CO2en oxygène. L’air purifié sera ensuite expulsé du puits de carbone vers l’extérieur.
À force d’aspirer du dioxyde de carbone, ces organismes vivants vont croître et se multiplier. Quand ils seront trop nombreux, le système prévoit d’évacuer la biomasse formée vers la station d’épuration la plus proche, par le réseau d’assainissement. Une fois traitées, les microalgues seront transformées en biométhane qui alimentera le réseau de gaz naturel. La jeune entreprise Fermentalg, basée à Libourne (Gironde), qui a développé ces micro-organismes, pense qu’ils seront également capables de capturer le dioxyde d’azote (NO2) rejeté par les pots d’échappement des voitures. La future colonne Morris, de 4 m de haut et 2,5 m de diamètre, contiendra un bioréacteur de 1 m3 qui permettra de fixer une quantité de CO2 équivalente à une centaine d’arbres, soit une tonne de CO2par an, selon le concepteur.
 
De l’énergie tirée des typhons
L’entreprise nipponne Challenergy a mis au point une éolienne qui tire son énergie des typhons et autres cyclones tropicaux. Sur cette machine, les pales sont remplacées par des cylindres qui tournent autour d’un axe vertical. Un premier prototype de 1 kW a été testé avec succès, si bien que l’entreprise espère produire en série des engins de 10 kW d’ici 2020.
 
Un tapis aquatique qui produit de l’électricité
L’hydrolienne de l’entreprise Eel Energy de Boulogne-sur-Mer est constituée d’un tapis aquatique qui ondule au gré des courants pour produire de l’énergie. Par ce mouvement, ce tapis active des pistons qui entraînent des dynamos. Celles-ci produisent de l’électricité qui est conduite à terre par un câble sous-marin. Le principe de cette technologie est inspiré des anguilles. Les premiers développements portent sur les hydroliennes pour les courants de marées, mais des applications en courants océaniques et fluviaux sont envisagées. Ces génératrices devraient être opérationnelles à partir de 2020.