Subscriptions
for enrichment
21 august 2018 | La Revue POLYTECHNIQUE

Énergie & Environnement (8/2018)

Vols de mesure de la radioactivité
La Centrale nationale d’alarme (CENAL) a effectué ses vols de mesure de la radioactivité au sol entre le 28 mai et le 1er juin 2018, sur mandat de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN). Aucune valeur inhabituelle n’a été constatée. Les centrales nucléaires sont mesurées à tour de rôle tous les deux ans. Cette année, c’était le tour de celles de Beznau et de Leibstadt, ainsi que de l’Institut Paul-Scherrer et du dépôt intermédiaire de déchets radioactifs Zwilag situé à Würenlingen (AG). Aucun résidu de radioactivité artificielle n’a été constaté dans les environs de ces installations et aucun changement n’a été enregistré par rapport aux résultats des mesures des années précédentes.
Au cours de cette campagne de mesures, les villes de Soleure et de Fribourg ont été survolées, ainsi que le domaine adjacent situé en Allemagne. Des vols ont également eu lieu dans les régions de Mont-Vully et d’Ins, ainsi que sur la ligne Berne–Thoune–Spiez–Kandertal. La semaine d’aéroradiométrie s’est achevée sur la mesure du profil d’altitude du lac Léman. Un nouveau système de mesure avec son logiciel d’évaluation a été utilisé sur tous les vols. Il avait été testé ces dernières années et est désormais opérationnel.
Organe de la Confédération spécialisé dans la gestion d’événements extraordinaires, la CENAL assure une permanence 24 heures sur 24 et 365 jours par an, ce qui lui permet d’intervenir dans l’heure qui suit un événement. Elle constitue une division de l’Office fédéral de la protection de la population (OFPP). Sa vocation principale est d’assurer la supervision de toute situation ayant trait à la protection de la population.
Au quotidien et en cas d’événement, la CENAL échange des informations avec les autorités cantonales compétentes, les différents offices fédéraux, les opérateurs des réseaux de télécommunication, d’énergie et de transports, les organisations internationales et ses homologues des pays voisins. Ses tâches englobent la gestion des événements suivants: augmentation de la radioactivité, accidents chimiques de grande ampleur, rupture et débordement d’ouvrages d’accumulation, événements naturels majeurs. Elle est habilitée à prendre des mesures immédiates pour protéger la population dans le domaine de la radioactivité.
 
Bientôt la fin de Mühleberg
Dix-huit mois avant l’arrêt de la centrale nucléaire de Mühleberg, le Département fédéral de l’énergie (DETEC) a donné son feu vert à la désaffectation du site et précisé les conditions de la déconstruction. Conformément aux conditions fixées par l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN), le déroulement du démantèlement s’effectuera en quatre phases. La première, dite de post-exploitation, aura but de garantir la sécurité des installations jusqu’à leur démolition. Les installations non contaminées et la salle des machines seront d’abord démontées. Les éléments combustibles seront transférés dans la piscine de désactivation. Suivront alors les trois phases du démantèlement. Entre 2020 et 2024, les éléments combustibles seront transportés au dépôt intermédiaire Zwilag de Würenlingen, où ils reposeront jusqu’à ce qu’un site d’entreposage définitif soit trouvé.
La Société coopérative nationale pour le stockage des déchets radioactifs (Nagra) est en train de rechercher un ou deux sites. La décision d’entreposer les déchets faiblement radioactifs et hautement radioactifs en un seul et même lieu ou à deux endroits différents n’a pas encore été prise. Les sites en discussion se situent tous dans la partie est du Jura suisse, dans les cantons d’Argovie et de Zurich.
Propriété du groupe bernois BKW, la centrale, qui est en service depuis 1972, produira de l’électricité jusqu’au 20 décembre 2019. Sa contribution équivaut à 3 milliards de kWh par an, ce qui couvre 5 % des besoins du pays. L’électricité manquante sera compensée par celle produite dans d’autres régions , ainsi que par des importations. Il faudra toutefois renforcer le réseau en construisant une nouvelle ligne à haute tension entre Bassecourt et un nouveau transformateur prévu sur le site de Mühleberg.
 
Les ventes de carburant en 2017
Les ventes de carburant en Suisse ont diminué de 0,5 % l’an dernier, pour atteindre 5’159’007 tonnes d’essence et de diesel. Le meilleur rendement des nouveaux véhicules a réduit la consommation, malgré l’augmentation des kilomètres parcourus. Quant aux ventes de biocarburants, elles ont progressé de plus de 50 % en 2017, mais elles ne représentaient que 3 % des ventes de carburants. L’augmentation des ventes de diesel (1,5 %) et de kérosène (2,4 %) a compensé le recul des ventes d’essence (2,7 %).
En été 2017, la Confédération a décidé d’augmenter la taxe CO2sur le gaz et le mazout à partir de janvier de cette année, ce qui a entraîné une hausse des ventes de mazout dans les dernier mois. Considéré sur un plus longue période, les ventes de mazout reculent toutefois.
 
Un sac fabriqué avec des algues
La jeune entreprise savoyarde Eranova a mis au point sac fabriqué entièrement avec des algues. Ce projet va se concrétiser sur un terrain du Grand port maritime de Marseille, à Port Saint Louis. Protégé par des brevets déposés un peu partout dans le monde, le procédé consiste à récolter des algues, à les nettoyer puis, en les mettant à la diète, à les obliger à fabriquer un sucre. Et c’est en le modifiant que Philippe Lavoisier, le PDG de l’entreprise, obtient des billes, qui pourront ensuite être transformées, d’abord en sacs, qui pourront servir à emballer fruits et légumes, mais aussi en containers, entièrement biodégradables.
En mettant au point ce procédé, Eranova va, dans un premier temps, apporter sa contribution au traitement d’algues bien connues sur les rives de l’étang de Berre, notamment, où les trop fameuses algues vertes nitrophiles Ulva Lactuca dégagent en pourrissant des odeurs pestilentielles et même des gaz asphyxiants. D’ici quelques mois, c’est avec cette matière première que l’entreprise va mener des tests grandeur nature dans un démonstrateur industriel. Dans une première étape, sept personnes valideront pendant un an toutes les recherches menées en laboratoire. L’aboutissement sera la construction du site proprement dit, sur la zone industrielle portuaire de Fos, près de Marseille, sur une surface de 50 ha. Cinq millions d’euros seront nécessaires pour faire aboutir ce projet, prévu pour prendre sa pleine mesure en 2020 et 2021. Quant au prix des sacs en algues, il devrait être légèrement supérieur à celui des sacs plastiques actuels.