20 january 2014 |
La Revue POLYTECHNIQUE
Énergie & société (12/2013)
Un site pilote de stockage du CO2
Un site pilote de stockage du gaz carbonique entrera en service au printemps 2014 en Castille-Leon, dans le nord de l’Espagne. Cette installation est la seule en Europe où va être expérimenté l’enfouissement de CO2 dans un aquifère salin terrestre. La technique a déjà été mise en œuvre en Norvège, mais en mer du Nord et non pas sur un site continental proche de zones habitées.
Lancé en 2008 pour un coût de 225 millions d’euros financé à 80 % par l’Union européenne, ce projet comprend également une unité de captage de CO2dans les fumées d’une centrale électrique, ainsi qu’un centre d’étude sur le transport du gaz. A terme, une chaîne complète comprenant la récupération du gaz carbonique à la source, l’acheminement par camions et le stockage géologique du dioxyde de carbone est prévue.
A côté du puits d’injection, un second puits destiné à la surveillance du milieu géologique a été foré. Une batterie de capteurs et de sondes y sera déployée pour observer la migration du gaz dans la formation saline, les éventuelles déformations du réservoir naturel, ainsi que les possibles remontées gazeuses vers la surface. L’injection doit débuter au printemps 2014, pour un volume qui pourra atteindre 100’000 tonnes de CO2. Des équipes de plusieurs pays prévoient d’y mener leurs propres expériences.
Un projet d’éoliennes sur les hauts de Lausanne
La ville de Lausanne met à l’enquête un projet de parc éolien dans les bois du Jorat. Appelé EolJorat Sud, il comporte huit éoliennes hautes de 200 m - pales comprises -, qui seront parmi les plus grandes de Suisse. Elles couvriront 11 % de la consommation annuelle lausannoise. Le parc devrait produire 80 GWh/an, soit les besoins de quelque 22’000 ménages. Cette énergie constituera près de 19 % de la production de Lausanne (417 GWh env.), 8 % de l’objectif cantonal maximal et 1,9 % de l’objectif fédéral pour 2050 pour l’éolien.
Sept des huit éoliennes projetées se situent sur le territoire lausannois, dans une zone peu construite. La municipalité estime que l’impact de ce projet sur le paysage naturel est raisonnable, vu les enjeux. Des études d’impact ont été réalisées sur les ombres clignotantes, le bruit, les perturbations pour les oiseaux, les chauve-souris ou les papillons. Elles concluent à la faisabilité du projet. La ville s’attend à des oppositions et veut y répondre par un travail de sensibilisation et de communication.
Ces installations sont nécessaires pour atteindre les objectifs fixés par le Plan directeur cantonal et participer à la stratégie énergétique fédérale 2050, qui prévoit de développer la force hydraulique et les nouvelles énergies renouvelables, ainsi que de favoriser davantage les économies d’énergies. La stratégie énergétique 2050 de la Confédération a pour objectif de produire 24,2 TWh d’électricité de sources renouvelables, dont 4,3 TWh pour l’éolien.