15 january 2017 |
La Revue POLYTECHNIQUE
La numérisation chez les PME exportatrices
La quatrième révolution industrielle est appelée à modifier en profondeur notre conception actuelle de l’exportation. Les PME suisses ont toutes les cartes en main pour réussir leur transition numérique. À condition de s’y préparer dès aujourd’hui. Une étude de Switzerland Global Enterprise (anciennement Osec) met en lumière ce phénomène.
«Avec leur flexibilité et leurs compétences de niche, les PME suisses ont tous les atouts en main pour être les artisans de la quatrième révolution industrielle. Elles n’ont jamais eu autant de possibilités de se développer au plan international. Adopter de nouveaux modèles d’affaires permet d’augmenter les marges et le volume d’affaire», déclare Daniel Küng, PDG de Switzerland Global Enterprise (S-GE).
Dans l’ère du numérique, les chaînes de valeur, aujourd’hui linéaires, s’organiseront demain en réseaux. Etant donné la multiplication des échanges de données en tous genres et l’automatisation croissante des processus de production, les entreprises sont poussées à innover et à produire ensemble dans le but d’éviter les frictions et les déperditions inutiles. La logistique et la vente s’automatisent de plus en plus, l’e-commerce et le marketing numérique ouvrent de nouveaux débouchés.
Transformer les modèles d’affaires et s’organiser en réseaux
Les incertitudes monétaires ont poussé les PME suisses à gagner encore en souplesse et en efficacité. Elles sont donc bien armées pour faire face aux défis du numérique: sens de l’innovation, forte création de valeur industrielle et large usage de la technologie. Elles doivent se servir de ce précieux potentiel afin de tirer le meilleur parti possible des transformations en cours.
«Si vous ne montez pas dans le train de la quatrième révolution industrielle vous allez rester sur le carreau. Ceci est valable pour toutes les branches d’activité, pas seulement pour l’industrie et les technologies de l’information et de la communication (TIC)», souligne Daniel Küng. «Mais les PME peuvent y aller pas à pas. Un patron peut décider demain d’inscrire certains de ses collaborateurs à une formation et nommer une personne pour piloter la transition numérique de l’entreprise. On peut aussi utiliser les outils existants pour favoriser le passage au numérique, comme la plate-forme Export Digital mise en place par S-GE et Google, par exemple», poursuit-il.
À plus long terme, il faut apprendre à mieux connaître sa clientèle en Suisse et surtout à l’étranger, à évaluer de nouvelles technologies et de nouveaux modèles économiques au-delà des frontières de branches et à oser de nouvelles expériences. Enfin, les PME seraient bien avisées de remettre en question les relations qu’elles ont établies avec leurs partenaires commerciaux et leurs concurrents à l’étranger, pour créer les bases d’un échange de données et de savoirs plus intense. Plus une entreprise se numérise, plus pressantes se font les questions de sécurité, ou plutôt de cybersécurité, et de propriété intellectuelle.
Investir dans les marchés d’exportation
Le numérique ouvrira des perspectives concrètes ces prochaines années pour les entreprises des secteurs de l’industrie des machines, des équipements électriques et des métaux (industrie MEM) et des TIC. Selon une étude de PwC, l’Allemagne va investir 40 milliards d’euros ces prochaines années dans des applications «Industrie 4.0». Quant aux pays précurseurs comme les Etats-Unis et les marchés de haute technicité comme le Japon, la Corée du Sud et Singapour, ils misent eux aussi sur la numérisation de leur industrie. Les PME suisses, auréolées de leur excellente réputation, ont tout pour réussir.
À propos de Switzerland Global Enterprise
Switzerland Global Enterprise (S-GE, anciennement Osec) opère dans le monde entier pour le rayonnement des entreprises et de la place économique suisses. En tant que centre d’excellence en internationalisation, son rôle consiste, sur mandat de la Confédération (Secrétariat d’Etat à l’économie, SECO) à promouvoir les exportations et les investissements, à aider ses clients à explorer de nouveaux débouchés et à renforcer la place suisse. S-GE, qui dispose d’un réseau mondial de conseillers et d’experts, travaille en partenariat avec les entreprises, les cantons et le gouvernement suisse.
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